Extrait du journal

Les dernières nouvelles de Madrid nous apprennent que M. Canalejas regarde avec quelque inquiétude du côté du Maroc. La guerre dans le Rif s'éternise. Les négociations avec la France n'avancent pas. Il est vrai que, d'après d'autres dépêches, les délégués français et espagnols se seraient enfin mis d'accord sur la question des douanes. Il faut s'en féliciter. Mais il reste bien d'autres choses en suspens, et d'importance capitale. Les compensations territoriales et rectifications de zones. L'organisation du protectorat. Impossible de s'entendre, malgré toutes les concessions que nous faisons de notre côté. Notre ambassadeur à Madrid, M. Geoffray, non pas une fois, mais plusieurs fois, a quitté son poste pour converser avec le ministre des affaires étrangères des solutions possibles. Chaque fois qu'il a rapporté à Madrid un texte, toujours conciliant, ce texte a été repoussé par le gouvernement espagnol. Et voilà comment, après des mois de négociations, on en est encore aux positions du premier jour. Or, nous avons besoin, fût-ce seulement pour l'établissement de notre protectorat, d'être fixés....