Extrait du journal

LA POLITIQDEJINANCIERE On lit dans le Petit Parisien : Le vote unanime de la Chambre, au sujet d’un impôt sur le revenu, montre que, pour le moment, on ne peut rien faire au Palais-Bourbon, sauf formuler des vœux platoniques. A cette époque de l’année, aucune discussion ne peut être abordée d’une façon pratique ; et la séparation du Parlement s’impose. En théorie, l’impôt sur le revenu, at teignant chaque citoyen d’après ses res sources, est une idée qui ne saurait trouver aucun détracteur. La difficulté commence quand il s’agit de découvrir la formule pour arriver à reconnaître chaque revenu individuel. C’est à l’heure où l’on abordera sé rieusement ce problème que naîtront les objections et que seront soulevées les difficultés. Il est certain que de profondes divergences seront consta tées alors. Comment concilier les désirs des électeurs qui réclament l’impôt sur le revenu avec les considérations qu’a fait valoir le ministre des finances pour le maintien du crédit de la France ? Ce seront là les sujets de débats dont on peut d’avance prévoir l’ardeur. Nous ne saurions d’avance connaître ce qu’ils apporteront de lumière et peut-être de déchirements. Les signes extérieurs de la richesse, dont on parle comme base d’un impôt sur le revenu, peuvent souvent être trompeurs. Le loyer d’un célibataire riche, par exemple, est inférieur à ce lui d’un père do famille ayant de nom breux enfants ; et certaines profes sions laborieuses exigent un apparte ment d’un prix élevé, qui est, en somme, une nécessité et un instrument de travail. Quant au système de la déclaration et de l’inquisition, il rencontre beau coup d’adversaires qui le prétendent contraire au sentiment français. La déclaration des élus du suffrage universel ne déclare donc rien, sauf une aspiration vers l’idéal de justice sociale qui est d’essence républicaine. La Chambre a été unanime, parce qu’il n’était pas question de se mettre en marche....