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Le Bien public, 29 avril 1878

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Le Bien public
29 avril 1878


Extrait du journal

la fantaisie est ici un peu forte. Cette Java naise, ces cigarettes, ces tasses de café em poisonnées, vous portent dans un monde si étrange, qu’on sourit avec un commence ment de malaise. Il y a là un badinage trop outré et qui prend trop d’importance. La pièce aurait aussi gagné à être jouée plus lestement, dans un éclat de rire. Mademoiselle Geneviève, de M. Quatrollcs, est également alambiquée avec bien des tortillements d'esprit. Imaginez que la ba ronne de Saint-Claude, pour ne pas fâcher son amie, la princesse de Tilsitt, qui dé teste les enfants, a exilé à la campagne sa fille Geneviève. Le baron proteste simple ment en allant voir l’enfant en cachette. Puis, un beau jour, pour ramener à l’amour maternel sa femme que le monde a prise tout "entière, il invente une petite comédie. Geneviève est ramenée par sa gouvernante, qui feint d’être obligée de partir. La petite commence par avoir peur de sa mère, do cette dame qu’elle ne connaît pas. Quand son père entre, au contraire, elle se jette à son cou, et la baronne comprend la leçon. Son cœur de mère s’est éveillé. Mais la dé couverte la plus imprévue, c’est que la prin cesse de Tilsitt elle-même adore les enfants ; si elle montre tant d’aigreur contre eux,c’est qu elle d épousé un septuagénaire,et qu’elle n’aura jamais nne de ces chères têtes blon des auprès d’elle. Le sujet vise à l’émotion souriante. Par malheur, le milieu est d’une telle fausseté, que l'illusion ne se produit pas un instant. Que pensez-vous de cette étrange mère qui se sépare de sa fille pour ne pas être raillée par une amie T Le public a écouté l’acte avec surprise. Deux ou trois fois, je l’ai senti dérouté, en face1 de ces marionnettes mondaines, sorties toutes fardées des pages do la Vie parisienne, avec leur babil et leurs sentiments de convention. Le tort de cette fantaisie est Açjl’aRàqqer à çl$ sentiments...

À propos

Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.

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