Extrait du journal

tion doit être inévitable. Vienne le Ie'" janvier 1803 et, si le président continue de céder aux pernicieux conseils qui l'obsèdent, l'état des choses aura subi une transformation violente et fatale. 11 y aura d'un côté guërre d'extermination, de l'autre guerre de désespoir. AU lieu d'une exaltation passagère, surgiront des haines implacables. Les malheurs déjà si grands de la lutte feront place à d'irréparables désastres. L'Union, qui a plus d'aux trois quarts glissé dans le sang, s'y noiera sans retour, et la Vic toire même demeurera stérile, car son dra-» peau déshonoré par les excès ne flottera plus que sur des ruines. La perspective d'un pareil avenir n'est-elle pas faite pour que l'on tente un effort suprême pour le conjurer, pour que l'on tâche de saisir l'instant fugitif où un rap prochement honorable et durable est peut-être une dernière fois possible ? Vouloir rendre la France suspecte aux EtatsUnis, parce qu'elle a cherché à leur fournir l'occasion de s'arrêter au seuil de tant de ca lamités, c'est la calomnier gratuitement et Contre toutes évidence. Sa démarche porte en elle-même le cachet du désintéressement ab solu et de la loyale sympathie qui l'ont dictée. ■ Elle n'a entendu ni imposer une solution ni s'immiseer même dans le dénoûment qu'elle espérait préparer. Son unique désir a été d'a mener les deux partis à mettre un moment bas les armes, dans la pensée qu'ils parvien draient à s'entendre, du moment où ils se raient parvenus à se parler. Son ambition n'allait:et ne va pas au delà d'un grand service moral ajouté à ceux dont l'Union américaine, lui a été redevable dans le passé ! Que si pourtant on veut absolument lui imputer une visée égoïste et un intérêt personnel, nous démontrerons dans un pro chain article que cette visée et cet intérêt con sistent, par la force même des choses, avoir l'ancienne confédération serétablir ou tout au moins le nouvel état de choses se,fonder sur des bases aussi voisines que possible de. celles qui existaient autrefois. Nous aurons par la même occasion à rétablir le rôle respectif que jouent dans la situation les ^adversaires de l'armistice. En nous arrêtant ici pour aujourd'hui, nous tenons cependant à faire encore ressortir un ; délai auquel personne ne semble avoir fait. attention et qui suffit pour mettre dans tout son jour fa loyauté du cabinet des Tuileries. Il ne tenait qu'à lui que la correspondance re lative à la proposition d'armistice restât en fouie dans les cartons des chancelleries. Par cela même qu'il en avait pris l'initiative, il lui appartenait de choisir entre le secret et la publicité. En optant pour ce dernier parti, il a montré que sa politique n'avait ni fauxfuyans ni arrière-pensée, et ne redoutait pas l'examen. Nous ajouterons que cette^publicité même' est déjà un service rendu à la cause américaine, à défaut du service plus grand dont la tentative n'a pas abouti. En soulevant la discussion publique, les dé pêches échangée^entre Paris, Londres et SaintPétersbourg, font faire à la question de l'ar- ; mistice un pas qu'elle, n'eût point fait sans cela, et malgré les apparences contraires on se tromperait en croyant que la démarche de la France re.-te dès à présent stérile....