Extrait du journal

Une vieille .croûte, oh! combien !... C'est une touchante histoire qui fait le tour des familles-françaises en Alsace. Joseph Kœnig,de Sand.près de Benfeld, était mobile en 1870. Fait prisonnier et conduit à. Mayence, il apprit dans cette forteresse ce qu'est le pain noir de mu nition, appelé couramment en Allema gne Pumpèrnickel. Il eut même l'idée d'en envoyer une croûte à sa vieille mère, par colis postal, comme pièce à conviction. La brave femme conserva pieusement ce souvenir de guerre. Quand le fils fut rentré, il trouva la relique au milieu des menus objets qu'une famille de bonnes gens se transmet de père en fils. Il en hérita plus .tard, et aujourd'hui c'est avec fierté que l'ancien prisonnier de Mayence montre : à ses visiteurs la croûte de 1870, dure comme un éclat d'o bus, soigneusement placée sous un globe de verre. On dit même qu'il évoque parfois de vant elle,avec attendrissement, les cruels souvenirs de là-bas, en l'appelant « ma mie». ' Nouvelles à la Main — Savez-vous qu'il existe une ville où jusqu'aux plus pauvres bâtiments, jus qu'aux moindres masures,toutes les mai sons sont fraîchement décorées? — Laquelle? i. — Parbleu ! Saint-Dizier....