Extrait du journal

VAUDEVILLE, — UN MARIAGE DE PARIS. Madame Michaud — ou, pour rester dans le caractère du personnage, la mère Michaud—est la veuve d'un entrepre neur de démolitions qui n'a fait qu'une mauvaise affaire dans sa vie, celle de se démolir lui-même à la fleur de l'âge. — C'est le premier joli mot de cette comédie. Notre veuve est fort déhanchée dans ses gestes et fort libre dans ses propos ; du reste, le cœur sur la main et la rondeur en per sonne, ainsi que le lui disent ses flatteurs : — « Ronde, je le suis en effet, reprend la corpulente commère; ma corsetière me l'affirmait ce matin. » — Encore un mot 1 Armezvous d'admiration. M. EdmondAbout vous en réserve bien d'autres. Madame Michaud est en quête d'un parti huppé pour sa nièce Victorine. A sa mort, elle ne laissera pas moins de huit millions à cette unique héritière. La question d'argent n'est donc point ce qui la préoccupe dans le mariage qu'elle voudrait conclure au plus vite : c'est le sang de la femme du peuple et non celui de la bourgeoise qui coule dans ses...