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Le Figaro, 20 février 1867

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Le Figaro
20 février 1867


Extrait du journal

Il faut en effet bien se figurer que tout n'est pas rose dans le métier de grand homme et même dans celui d'homme connu. L'homme célèbre doit tremper sept fois sa plume dans l'encre avant d'écrire un mot. Ce soir, demain, après-demain, dans un mois, dans dix ans, ce mot sera épelé, lu, commenté, soupesé. Est-il tracé? C'est fini. Il appartient à la foule. L'histoire arrive, met là-dessus ses scelles et l'emporte. Il est bien question de parenté! La vérité avant tout! Je suppose que les parents de tous les gens illustres se liguent pour empêcher la publication des documents historiques écrits qui sont, par exemple, dans nos bi bliothèques ou dans nos archives, qu'arrivera-t-il ? II sera impossible de rien savoir sur quoi que ce soit. Les descendants de Grouchy, je suppose, vous empê cheront de rien citer des lettres de leur aïeul relatives à Waterloo. Ceux de M. de Talleyrand viendront mettre le holà à vos citations. On parlera d'après les on dit. L'histoire deviendra cancan. Ce sera superbe. ;...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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