Extrait du journal

sant les appartements et en reprenant ses bonds désor donnés. Jean Barthez s'était tenu discrètement à l'écart. Georges l'aperçut et alla droit à lui. — Monsieur, lui dit-il, je suis certain d'avance que les expressions manqueront à ma reconnaissance pour "vous remercier de votre désintéressement et de votre loyauté; mais croyez que mon cœur... — Monseigneur est trop bon, l'interrompit l'honnête notaire. Je devais à sa mère tout ce que je possède en ce monde; je n'ai fait qu'acquitter la dette que j'avais contractée. Si pourtant monseigneur trouve que j'ai eu quelque mérite à agir de la sorte, je le supplie de vou loir bien venir prendre au plus tôt possession de son do maine de La Roche-Noire. Sa présence imposera silente aux calomnies qui m'ont poursuivi. — C'est juste, répondit Georges, je vous dois une ré paration éclatante, monsieur. Eh bien ! dans quelques jours, quand mon père sera rétabli, nous, irons en semble... > — Pour moi, je ne saurais attendre jusque là, mon seigneur. Il faut que je parte aujourd'hui même. Mais que cela ne vous occupe pas. Quinze jours de plus ou de moins ne sont rien, en comparaison des vingt-quatre années, pendant lesquelles j'ai été en butte à tous ces méchants propos. — Quoi! vous voulez nous quitter? — A l'instant, monseigneur; mes affaires me récla ment impérieusement. Je vous demanderai donc la per mission de me retirer. ^ — Soit, mon valet vous accompagnera jusqu'à Orthez. — A quoi bon, monseigneur! — Ne fût-ce que comme témoignage de ma déférence envers vous, je désire qu'il en soit ainsi. Jean Barthez ne répliqua pas. Il serra la''main de Pierre, et s'éloigna gravement. George^le reconduisit jusqu'au seuil de la porte, et donnasses ordres à Fil-àPlomb,...