Extrait du journal

_ Sous ce titre, un de.nos correspondants nous : adresse un récit de l'inhumation de Frédéric Soulié. Nous en extrayons les lignes suivantes qui nous paraissent assez- - intéressantes pour être reproduites : > : -, ..... Comme je me trouvais alors en vacances, je ne manquai pas de me ren dre à la maison mortuaire, afin d'assister aux obsèques. Je ne connaissais aucune de nos célébrités littéraires, et je me fai sais une fête (je l'avoue) de les voir dé filer à cette cérémonie. Vers midi, j'en. trais dans la rue .de Vendôme, qui était noire de monde. Frédéric Soulié demeurait dans une maison située à côté de l'ailéê qui est devenue depuis la sortie des artistes du Théâtre-Déjazet. Ici mes souvenirs me font défaut; les biographes disent que le grand romancier est mort j à Bièvre, mais je suis certain d'avoir vu i partir-le corps de la rue de Vendôme. Peut-être bien l'y avait-onrapporté, après , lés cérémonies de l'église^ car jè ne me i rappelle pas qu'on ait été à Sainte-Elisa beth, paroisse dé Frédéric Soulié. Je reprends mon récit. , Avec mon habit de collégien, je me faufilai si bien dans les groupes que j'ar rivai jusqu'à la maison du défunt. On attendait, on parlait à voix basse. Tout à coup une sorte de mouvement eut lieu dans la foule. Un homme entra dans la cour et retira son chapeau. Tout le monde se découvrit. C'était Victor Hugo. Il était vêtu de noir/ Il inclina trois • fois (de face et de chaque côté) sa tête coiffee de longs cheveux plats, rejetés en arrière et faisant saillir son grand front bombé. Ses yeux enfoncés dans les orbites* soulignés de vigoureux sillons bleuâtres, trahissaient une certaine fa- ,...