Extrait du journal

~qdïf Voie! ce joli nom d'une bourgaHa marocaine qui, en un jour, vient d'acquérir droit de C!té en notre langue. Le boulevard, depuis hier, ne jure que par Agadir. Agadir par-ci Agadir par~à Connaît sez-vous Agadir ? Oui, je connais Agadir pour être passe devant,, au large, sans y débarquer, car Agadir est une sorte de ville vierge, ou demi-vierge, où la fatuité européenne n'a compté, jusqu'à présent, que des déboires. Les Français ont bien tenté de flirter avec Agadir, témoin l'aventure du Du-C/M~a, mais Agadir a résisté à nos avances~~comme il est probable qu'elle repoussera la cour .brutale que la Pa~/ïéye allemande s'est, un peu tard, décidée à lui faire. Agadir est en. plein Bled-Siba, c'est-à-dire dans un territoire oui échappe absolument, en fait, à l'autorité du 'Sultan Agadir est une révoltée qui n'accepte point de maître et qui a réussi à faire proclame?' son indépendance en même temps que sa vertu par les diplomates d'Algésiras. C'est un port terme où nul Européen n'a loisir de débarquer. Lorsque je passai en vue des côtes d'Agadir, c'était à l'époque de l'occupation, par nos trou-. pes, du port de Casablanca, à bord d'un bateau de commerce allemand, le Mo~o?-, où j'avais ~u la fortune de rencontrer l'un de ces frères Mannesmann, l'un de ces Allemands aont l'inauenoe, discrètement soutenue par leur gouvernement, était déjà,, au Maroc, considérable et dont le nom vient de servir de prétexte à la récente manifestation d'une diplomatie faite pour étonner. Nous liâmes connaissance sans sympa~ thiser, le Mannesmann,. à chaque repas, ayant pris l'habitude de développer ce thème paradoxal il prétendait, ce négociant double d un agent diplomatique, que la France n'avait au Maroc aucune mission de police a accomplir, car .il n'était pas de pays plus sûr. Pour me convaincre il m'offrit, un soir, de l'accompagner dans Uine course qu'il comptait entreprendre de Saffi à Marrakech, où l'appelaient ses affaires. Vous courrez moins de risques qu~à voua promener sur vos boulevards, .répétait-il à satiété avec un rire où la bière bouillonnait en un gras .murmure. Venez, venez, médisait-il. Je demandai à réfléchir, et comme le MoyaHo7-, le lendemain, devait mouiller devant Saftfi, où il faisait escale de deux jours...