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Le Gaulois, 15 mars 1912

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Le Gaulois
15 mars 1912


Extrait du journal

Il a suffi qu'un ministre de la. guerre fit sortir 'des casernes les retraites abolies par un malfaiteur et qu'il pensât à donner à la revue de printemps des troupes de Paris l'ampleur d'une démonstration patriotique, pour qu'aussitôt on lui tressât des couronnes en le saluant comme un rédempteur. Et tout est publié de la. gravité de la situation européenne présente et les nuages les plus sombres de l'horizon politique s'évanouissent sous la lumière vermeille. d'une aurore d'espérance. Que l'avancement de nos officiers reste opprimé par l'ostracisme de la politique et que tout soit encore à redresser à la guerre comme à la marine que pendant ce temps un président du conseil, qui avait annoncé le noble orgueil de diriger un gouvernement national, semble ligoté par les sectaires, prisonnier d'une minorité antinationale, tous ces sommets d'inquiétude dressés dans un horizon noir s'écroulent sous l'irradiation victorieuse d'une résurrection, celle de l'idée de la patrie. Et le peuple de.Paris, vibrant et enthousiaste, se porte en foule sur le chemin des drapeaux pour les saluer et pour acclamer en l'armée la gloire d'hier et l'espérance de demain. Le voilà les yeux vers le ciel, où les hirondelles de guerre portent nos trois couleurs, applaudissant aux exploits des audacieux qui ont emprunté à l'oiseau la rapidité de ses ailes le voilà grisé, sa confiance exaltée par la promesse fragile d'une supériorité qui le rend fier. Il oublie que les Allemands sont chez eux en France, fournisseurs de nos ballons et 1e nos forteresses, postés aux meilleurs endroits pour, à la première heure de la mobilisation, saboter nos voies ferrées et bouleverser par la surprise de catastrophes savamment calculées l'ordre et la rapidité de notre coneentration il oublie tout pour ne se souvenir que de la fierté d'être Français, à laquelle il est prêt à faire le sacrifice de sa vie....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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