Extrait du journal

Tout le monde en a été frappé, le soir de l'élection et le lendemain; Paris était morose, triste, morne. Les vainqueurs semblaient avoir honte, et quelques-uns déjà être pris de repentir. Nulle gaieté, nul entrain, un sentiment général d'inquiétude. Quelle différence, pour ceux qui se souviennent, avec les élections de 1863 qui donnèrent le premier coup do cloche, avec celles de 1869, où Gambetta fut élu à Bolleville, où Emile Ollivier, l'homme de l'empire libéral, fut vaincu par Bancel, le représentant du droit imprescriptible. Alors c'était un élan d'ivresse joyeuse, et la grande ville se sentait emportée par le souffle puissant de la Révolution. Hier, les triomphateurs avaient la mine basse, l'attitude pénible de complices qui ont fait ensemble un mauvais coup, qui ne savent même pas s'il leur profitera, qui se regardent d'un œil soupçonneux. Enfin il apparaissait clairement que Paris n'était pas fier de son œuvre....