Extrait du journal

Je n'ai jamais compris à quoi cela servait. On a dit qu'à la guerre la victoireest à celui qui croit l'avoir il n'en est pas dé même en politique. Au contraire, tant que durent les élections, un parti qui se croit menacé déploie deux fois plus d'énergie. Il est donc infiniment plus Simple de dire la vérité. Je crois même, tant j'ai l'esprit paradoxal, que l'intérêt de tous les partis est de la connaître et de la reconnaître. La vérité est que le premier tour de scrutin a donné sensiblementâ chacune des deux années opposées un nombre égal de gains et de pertes. Personne n'est en mesure de préciser: il faudrait pour cela être exactement informé de l'état d'èsprit des nouveaux venus, encore inconnus pour la plupart, à une demi-douzaine près. Je suppose que le nationalisme, allié a la réaction, obtienne un gain de six ou sept voix: c'est le grand maximum. Nous voilà loin des conquêtes foudroyantes dont on nous menaçait. Je sais certains de nos amis qui, étourdis par les coups de grosse caisse de la parade patriotique, croyaient que nous perdrions une vingtaine de sièges à Paris et dans la banlieue seulement. Nous voilà loin de compte....