Extrait du journal

Des toilettes, des toilettes et encore des toilettes. Même avec la façon violente dont, certaines mises vulgaires ou presque loqueteuses y détonnent, lefPesage vous donne surtout, cependant, une vision de toilettes. On y est dans un bocage de toilettes, et ce bocage, comme le Bois lui-même, a ,une somptuosité de saison. Ce sont, sur les fonds d'automne et de prairie, dés réunion ou ides allées et venues de'splendides et chauds costumes, des fourrures claires sur dès',robes sombres, ou sombrésisur des robes claires, des tuniques d'astrakan serrées dans des ceintures d'or, des jupes bleu pâle sous du renard argenté, des manteaux fauves sur. des traînes rouges, des chapeaux éclatantsy d'éblouissants panaches. Les femmes, sous tout ce luxe, finissent par: avoir l'air de compositions qui marchent, et les artistes, pour les rendre, n'auraient, en réalité, qu'à copier des pastels tout faits. ou des. aquarelles tontes lavées. Qu'un de ces continuels incidents qui mouvementent sans cesse l'hippodrome, un tumulte dans la Pelouse, une dispute, la passion avec laquelle on suit une course, groupe^ en un certain ensemble, autour d'un centre d'émotion, cette foule en velours et en dentelles, en plume et en zibeline, qu'il s'y mêle la note d'arlequin d'une toque et d'une casaque de jockey la traversant, et certaines parties du Pesage, à ces moments-là, figurent exactement, dans le soleil et l'air brillante, de vastes et fantasques fresques toutes brossées. Ce sont des affiches de Chéret, dans les dimensions où les commanderait Barnum....