Extrait du journal

— Tu as été à Chenevières? — Mais oui. Ce n'est pas bien loin de la Varenne, mais il faut monter, monter longtemps. — A Chenevières ! répéta la Louve de venue songeuse. Vaguement, elle se rappelait cette fuite d?autrefois, à travers champs, avec la Gosseline dans ses bras, ce souvenir était certes bien confus dans sa mémoire,mais enfin il y subsistait. i Et une sueur froide mouillait son visage. «Puis aussi,..elle se rappelait la pour suite de Cartouche ; elle se rappelait sa chute dans un fossé, son évanouissement. Oh! il y avait longtemps, bien long temps de cela; et la Louve ne se rendait pas compte du nombre d'années qui s'é taient écoulées depuis sa fuité vertigi neuse, tout là-haut, sur la route d'Ormesson. — A Chenevières! répète encore la pauvre femme. — Mais oui. Connaîtrais-tu, par hasard, ce pays-là? — Je le connais! C'est près de la Marne, n'est-ce pas? , — Pas loin; ma bonne Louve. Et c'est très joli. Bien qu'il fit nuit déjà quand je suis arrivée à la Varenne, j'ai quand même aperçu, illuminée par les brillants rayons de la lune, la Marne roulant ses eaux tranquilles et moirées entre deux berges gazonnées. Oh! comme c'était beau. i • Plongée dans les vagues souvenirs du passé,la Louvg ne réjpondit pas. Elle .était triste. Ce nom dé village, cette rivière...