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Le Petit Parisien, 7 juin 1897

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Le Petit Parisien
7 juin 1897


Extrait du journal

Une Révolution dans l'Equateur L'Equateur est en révolution. C'est loin de la France, sur les somtnefs perdus des Cordillères, s'inclinant vers l'océan Pacifique, que s'accomplissent les événements. Nous ne les voyons pas se dérouler, tant ils semblent se dérober à notre vue derrière le rideau des Alpes Andines. Mais ils sont si étranges et cette contrée est si extraordinaire sur le globe que nous serions atteints d'une lamentable indifférence en ne portant pas nos regards de ce côté. La diffusion de la géographie nous a fait connaître l'existence et les mœurs des peuples les plus lointains et les plus inexplorés. En voici un qui se rappelle tout à coup à nos esprits distraits par le caractère morale et Wipreté ardente de la révolution qui le bouleverse. Profitons-en pour mettre au point ce que les savants et les voyageurs nous ont appris de lui, de ses origines et de ses destinées. Il n'est que trop vrai que la République de l'Equateur est en proie à une crise politique des plus intenses. Le clergé catholique y dominait depuis des siècles. Maître du gouvernement sous la royauté, il l'était resté après la proclamation de l'indépendance. C'était l'ordre du Gosu dans sa toutepuissance arbitraire. La Constitution déclarait la République fondée sur le suffrage universel, mais le privilège du vote était réservé aux seuls citoyens catholiques ayant dix-huit ans s'ils étaient mariés et vingt et un s'ils ne l'étaient pas, possédant une propriété d'une valeur de deux cents piastres et sachant lire et écrire. Lorsque l'administration estimait qu'un électeur tenait une mauvaise conduite, elle le rayait de la liste. Le pouvoir législatif était exercé par un Congrès composé de deux sénateurs pour chacune des dix-sept provinces. On avait la liberté de penser et d'écrire, mais à la condition d'être orthodoxe. La justice n'existait pas pour les fidèles de la camarilla. Bref, les abus de ce gouvernement purement théocratique qui refusait de tenir compte des progrès de la civilisation moderne arrivèrent à un si formidable degré que la natien résolut de le renverser. Elle nomma, il y a deux ans à peine, un Congrès où la majorité appartint à la liberté. Le peuple choisit aussi un président suivant son cœur, le président Alfaro. La Constitution ne fut pas changée, mais on fappliqua dans un tout autre esprit, sans la fausser, sans se livrer aux passions d'un parti. Ce fut, dès lors, entre la secte évincée et les hommes au pouvoir une lutte sans merci....

À propos

Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.

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