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Le Siècle, 9 juillet 1837

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Le Siècle
9 juillet 1837


Extrait du journal

-FRANCK* puas, 8 JUILLET. A. QUELLE OBIGINE REMONTENT LÉS POUVOIRS DE L'ÉTAT. Nous ne sommes point animés, on a pu souvent lé reconnaître, d'un esprit de dénigrement systématique contre nos institutions. Nous voulons sérieusement la monarchie représentative, nous la vou lons avec toutes les conditions de force, de liberté et de grandeur qui dérivent du principe même de cette monarchie nouvelle : la sou veraineté nationale. Ce principe, il est vrai, domine à nos yeux le gouvernement tout entier, et nous ne sommes pas de ceux qui l'ayant proclamé un jour en opposition avec la légitimité, se sont efforcés depuis de le nier ou de l'affaiblir dans chacune de ses conséquences. Convaincus que s'il était abandonné il faudrait retourner nécessaire ment au principe contraire, et qu'il n'y a pas de terme moyen où les peuples puissent se reposer désormais, nous le défendrons comme nous l'avons adopté, avec ferveur, et nous ne souffrirons pas qu'il soit al téré par les mutilations ou les mélanges de ces doctrines bâtardes toujours louvoyant entre le présent et le passé. Tel est notre point de départ. En y ramenant sans cesse les insti tutions, les lois et les faits, nous ne faisons que nous conformer à l'esprit de la charte, émanée elle-même du droit suprême que nous invoquons ici, et nous nous montrons plus réellement conservateurs que les ennemis de l'opinion démocratique occupés à ressusciter une à une les traditions des vieux régimes, tandis qu'ils devraient s'ap pliquer uniquement à constituer le régime nouveau. . Suivant nous, la plupart des difficultés, des agitations dont on se plaint, viennent précisément de ce que la société n'est pas organisée en vue de ses besoins aetuels et sur les bases des principes qui ont été solennellement reconnus. Ce qu'il fallait faire, en un mot, c'était de donner à la volonté souveraine de la France une représentation tellement fidèle et tellement puissante dans les chambres que nulle minorité n'eût jamais la hardiesse et ne pût seulement concevoir la pensée d'élever une voix factieuse en présence de cette représenta tion vivante des droits du pays. Au lieu de cela qu'a-t-on fait? Du moment où un roi a été élu avec ht condition de l'hérédité de la couronne, condition établie dans l'in térêt public et qui semble avoir été comprise comme une concession à l'intérêt d'une famille, certains hommes qui pourtant né se croient pas légitimistes, n'ont voulu voir que dans la royàuté la représenta tion des intérêts généraux : plus le pouvoir de la chambre élective a été incertain, énervé, combattu, plus cette chambre elle-même a été organisée sur de» bases fausses ou étroites, et plus ces imprudens amis de la dynastie de Juillet ont cru avoir à se féliciter. En même temps ils ont regardé comme une combinaison profondément politi que après la condamnation de la pairie héréditaire par les collèges électoraux, l'établissement d'une chambre des pairs nommée par le roi et composée exclusivement de fonctionnaires de tout ordre. De cette double faute il est résulté que la chambre des députés, perdant «haque jour de son autorité et de son crédit, incapable de comprendre les intérêts généraux comme de protéger les libertés publiques, a laissé à découvert le mensonge qui se cache dans notre gouvernement sous un vain appareil de formes représentatives; tan dis que la chambre des pairs, disparaissant complètement comme pouvoir législatif,» du se réfugier, pour sauver son importance, dans des attributions judiciaires qui ne lui étaient pas naturellement dé volues. ' , . Ce sont là les deux vices fondamentaux qui frappent a première vue notre organisation actuelle. Au premier il y a un remède uni versellement réclamé, c'est la réforme parlementaire. L'autre sera plus difficile à détruire par ce qu'il tient de plus près à la constitu tion. Mais nous avons la certitude que la nécessité forcera de se sou venir un jour des paroles de M: Royer-Collard, qui a dit : « Il faut opter entre un sénat électif et la patrie héréditaire. » Or, l'hérédité de la pairie, malgré les espérances de Casimir Périer, en secret par tagées par bien d'autres, étant morte définitivement, nous pensons que l'élection interviendra tôt ou tard dans la composition de la hambre des pairs, éu que cette chambre,déjà effacée comme pouvoir...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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