Extrait du journal

La presse nationale-socialiste affecte la surprise et l'indignation en présence des réactions de l'opinion internationale, alors qu'à l'en croire l'Allemagne ne menace aucun pays et veut seulement la paix et l'ordre en Europe. Il semble bien que l'on ait réellement cru à Berlin que le monde s'inclinerait sans protester en aucune façon devant le fait accompli de la suppression brutale de la Tchéco-Slovaquie, comme il s'est incliné devant le fait [accompli de l'annexion de l'Autriche et du pays des Sudètes. Les Allemands ne comprennent point que pour l'opinion internationale il y ait une différence essentielle entre le fait de récupérer, fût-ce par des moyens contraires au droit, des populations de race, de langue -et de culture allemandes - même en vertu d'une doctrine fondamentale aussi fausse que celle du racisme, laquelle exclut par définition toute absorption de populations non germaniques et la mise sous protectorat, la plus humiliante Colonisation, à proprement parler, de pays Voisins du Reich, sous prétexte que leur asservissement est nécessaire pour assurer à la Grande-Allemagne l'espace vital qu'elle prétend indispensable à son économie. C'est là l'aspect réellement troublant de la situation nouvelle; c'est par là que l'opinion internationale a la soudaine révélation, dans des conditions ne laissant plus place au moindre doute, qu'en dépit de tous les accords qu'il peut consentir à conclure le troisième Reich ne connaît, ne veut connaître d'autre politique que [celle de ses convenances particulières....