Extrait du journal

Le pays manque de la plupart des franchises nécessaires au développement de la vie publique. Nous n'avons ni la liberté de la presse, ni la liberté de réunion, ni la liberté, de l'enseignement, ni les libertés municipales, b'action politique se borne pour l'électeur à un vute, tous les six ans; pour le membre du Curps législatif, aux travaux de la session L'action parlementaire elle-même est restreinte par l'absence du droit d'initiative. Il résulte de tout cela, que la vie politique est en quefque sorte fermée, qu'elle a peu de séductions pour les citoyens; que les .hommes* qui s'y sentiraient portés n'ont pas les occasions de s'y former; ou, s'y étant formés,. de faire leurs preuves. C'est ici une question de fait. Quels sont, sont le demandons, les hommes fvolitiques qui se soient fait connaître depuis dix ans? 7 II faut au suffrage universel des noms qui représentent quelque chose, -qui aie it 'une notoriété, qui soient un drapeau. A défaut de noms nouveaux, il est bi.en obligé de recou rir aux noms anciens. Aucun homme politique ne s'élève. Aucun talent ne se produit avec puissance, sur une scène qui, à vrai dire,, n'existe pas. Que fera le suffrage universel? Il aura recours au passé, il remontera jusqu'au dernier événement qui ait marqué dans-l'histoire, à la dernière grande époque de vie nationale et de liberté; il consultera en 1864 ses souvenirs de 1848. Tel est le vrai sens du vote auquel nous venons d'assister, i: i ir...