Extrait du journal

Les modérés ont recueilli les fruits de la politique imprévoyante qu'ils ont pratiquée. Leur influence dans le Parlement va sans cesse en diminuant; leur action dans le pays est nulle. Ils étaient — et ils pouvaient rester — un parti politique. Ils sont à peine une académie. Ils peuvent exécuter de brillantes passes d'armes, comme les interpellations de MM. Léon Renault et Trarieux, ou comme le discours de M. Challemel-Lacour; mais le temps de leur fortune politique est passé, et ce n'est pas en s'obstinant à rester de simples conservateurs et à recommander une politique rétrograde à un pays qui exprime par tous les moyens dont il dispose, même par les plus confus, sa volonté d'obtenir des réformes et des progrès, qu'ils reconquerront la faveur populaire. Ils affectent de s'y montrer indifférents. Si cette indifférence s'adresse à la faveur personnelle, c'est d'un rare désintéressement; mais si elle s'applique à la faveur que rencontrent les idées, c'est le signe que le CentreGauche lui-même reconnaît qu'il a cessé d'exister comme parti, car il n'y a pas de parti qui puisse se contenter de posséder un état-maj or et se passer de soldats' -...