Extrait du journal

chevalier ? vous êtes pâle, cl vos yeux sont battus comme si vous aviez passé la nuit à courir les bois au lieu de dormir tranquillement sans vous occuper de moi le moins du monde... de moi que vous avez abandonnée.. . ajouta-l-elle avec un petit ton bou deur. — Abandonnée 1 ah 1 le vilain mot, marquise... dites plutôt que vous avez exigé... — Qe vous me serviez d’éclaireur el reveniez à nia rencontre, ce dont vous vous acquittez un peu tard, il me semble... Mon Dieu 1 mais qu’avez-vous donc ? — Rien, je vous jure, rien absolument... — Ce serait à croire, pensa la marquise, qu’on l’a un peu assassiné à l’Adiers-Nest. tandis qu’on vou lait me pendre à la tour. Chevalier, repr l-elle tout haut, tenez mon cheval, je vais mettre pied à terre et vous m'offrirez votre bras .. je veux causer avec vous. „ — Je vais annoncer votre arrivé, madame la mar quise, dit le bonhomme Walkenein, tandis qu’elle sautait lestement sur le gazon semé do perce-neige et de liserons qui bordaient le chemin. Et il tourna bride et entra peu après au galop dans l’Adlers-Nest, tout fier d'en être quitte à si bon marché d’une course qui aurait pu devenir fâcheuse pour son large abdomen péniblement enchâssé dans les arçons de sa selle. — Chevalier, disait en même temps la marquise en s’appuyant avec une coquette nonchalance sur le bras de son jeune cousin, savez-vous que vous êtes charmant aujourd’hui ? Le chevalier était si peu habitué à un compliment tombé des lèvres delà marquise, qu’il en tressaillit et la regarda avec attention. — Vous avez les yeux battus, c’est vrai ; vous êtes...