Extrait du journal

Le ton de Michaël était indifférent et calme, le c hevalier répondit de même : — Non, monsieur, j’accompagne simplement la marquise. — Elle est donc ici ? — Vas encore. — Mais elle viendra? fit Michaël avec une certaine vivacité. — Sans doute, monsieur, y a -t-il rien d’étonnant à cela ? — C’est juste, dit Michaël murmurant à part lui, l’oncle Samuel le savait, et je commence à deviner pourquoi il revient si lard de la chasse depuis quel ques jours. A quoi diable ne usez vous donc ? demanda le chevalier qui voula t à tout prix renouer la conver sation que Michaël semblait vouloir laisser tomber et à laquelle le bonhomme Walkenein , de plus en plus intimidé par la présence du Gerfaut, parais sait complètement étranger. — Je pense , répondit Michaël au hasard, que la marquise a eu un grand courage en entrepre nant un voyage aussi long. — Elle n’est plus qu’à quelques lieues d’ici et je l’ai laissée dans un village voisin pour qu’elle y prit un peu de repos. Michaël tressaillit et se tut brusquement. — Quel homme taciturne ! murmura le chevalier. Ce souper ressemble à un enterrement. El, en effet, la conversation tomba de nouveau. Michaël devint déplus en plus sombre , tandis que le tabellion mangeait et buvait avec l’avidité de la peur ; et au bout d’une heure les trois convives n avaient encore échangé que les quelques mots que nous venons de rapporter. . — Mais à quoi diable songez-vous donc? s écria...