Extrait du journal

Or, le projet qui sera soumis demain aux délibérations de la Chambre porte un coup direct et grave aux valeurs mobilières dont les porteurs. à raison de 90 pour cent, sont de modèles agriculteurs, commerçants et fonctionnaires qui se sont auuré, par la constitution d'une petite réserve prélevée sur leur travail, la tranquillité relative de leurs vieux jours. Songez qu'en deux ans et demi l'épar-. gne française a vu se volatiliser plus de 100 milliards de ses placements en capital ou intérêts. Ce ne sont pas les grande* banques ou les grosses firmes industrielle» qui ont seules perdu cette somme. C'est la masse moyenne, laborieuse et prudente des citoyens français. Ce sont les familles de travailleurs manuels, de négociants honnêtes, d'humbles producteurs de toute catégorie que la crise* et les impots ont ainsi appauvries. Il est donc insensé de les frapper encore et de renforcer la puissance d'élimination des prévoyants et des sages dans un pays qui vit précisément de cette sagesse générale et de cette heureuse prévoyance....