Extrait du journal

Tel est le thème que développe l'écrivain hollandais Christian Cornclissen dans un excellent article d'un journal syndicaliste français. M. Cornelissen est dans le vrai. Ce n'est pas seulement le spectre 'e la famine qui plane sur l'Allemagne épouvantée. Le fantOme hideux de la banqueroute hante les nuits de ses gouvernants, de ses industriels, de ses commerçants. Toute l'armature du puissant et laborieux Empire tremble avant de s'effondrer. L'Empire allemand est en proie à la détresse économique. Notre ennemie ne se trompe pas sur la signification de la baisse du mark allemand el de la couronne autrichienne, sur l'élévation du taux des changes. Elle sent le discrédit l'entourer à mesure que monte le chiffre de sa dette nationale et que diminuent ses chances de victoire. Elle sent aussi monter les haines. Tout mauvais acte porte en soi une malédiction et semble devoir engendrer le mal toujours n, a dit Gœthe, son grand poète. Son honneur et son crédit sont ensemble eompromis. Situation inextricable pour un pays dont l'existence nationale a pour éléments indispensables les relations industrielles, commerciales, maritimes et financières qu'il entretient avec les autres peuples. Sans crédit, sans clients, l'Allemagne ne peut pas vivre. Or elle est sur le point de manquer de Fun et de perdre les autres. Voilà ce qui explique au fond les aspirations à la paix de ses industriels, de ses financiers, de ses diplomates. Le présent l'inquiète et l'avenir l'effraie....