Extrait du journal

Je ne me rappelle guère ma première chanson. Je devais être encore au berceau... Fn tout cas, dès que j'eus l’âge de raison, c est-à-dire quatre ou cinq ans, mes parents, très fiers de leur petite fille, me firent réciter, chanter et danser en public, à 1 enchantement, me dit-on. de tous. Mais ce n étaient là que des enfantillages, et rien ne portait à croire qu un jour je deviendrais cantatrice professionnelle. Sans doute, si mes dons s'étaient manifestés trop tôt. si je n'avais pas eu le bonheur d échapper au sort des enfants prodigues, mes parents, en bons bourgeois viennois qu ils étaient, auraient-ils tenu à décourager ou même à réprimer mes premiers balbutiements vocaux. Ce n'était d'ailleurs que partie remise, et le conflit classique entre la < jeune fille de bonne famille qui veut se consacrer au théâtre > et « ses parents qui veulent la marier > ne tarda pas à apparaître....