Extrait du journal

LL. MM., qui sont arrivées à dix heures, ont été reçues au pied du grand escalier par le duc , la duchesse et tout le personnel de l’ambassade. Le maréchal a offert son bras à la reine , et le roi a conduit la maréchale. Le roi a ouvert le bal avec la duchesse dans la salle du trône disposée pour la circonstance. Le maréchal a dansé avec la reine. A onze heures, la cour se rendit dans la salle à manger qui est construite dans le style mauresque le plus magnifique. Après le souper de la cour, qui s’est terminé à minuit, on a servi le souper pour les autres convives. « LL. MM. ont exprimé à différentes reprises la satisfaction que leur causait ces dispositions ma gnifiques. Elles ont quitté le bal à une heure, ac compagnées jusqu’à la voiture de la même ma nière qu’à leur arrivée. Les danses ont ensuite continué jusqu’à quatre heures du matin». Malheureusement, pendant qu’on dansait à Ber lin, lê’s tristes scènes de Varsovie ont failli avoir un pendant à Posen. Une démonstration avait été projetée dans celle dernière ville en l’honneur des martyrs de ta cause polonaise Elle devait avoir lieu dimanche. Mais le président de la province de Posnanie. M. de Bonin , et le directeur de la police, M. Barensprung, avait eu soin de publier à l’avance des arrêtés qui interdisaient, sous peine de l’amende et de la prison . tout acte de celle nature et même les processions religieuses dans l’intérieur des églises aussi bien qu’à l’extérieur. Des mesures avaient été prises pour empêcher toute réunion politique. Une dépêche de Berlin nous apprend que, néan moins, plusieurs centaines de personnes ont formé un rassemblement qui, sur le refus d’optempérer aux ordres de la police, a dû être dispersé à l’arme blanche. Les troupes, qui avaient été consignées dans les casernes, n’ont pas été obligées d’in tervenir. Ce n'est pas seulement en Pologne que la tran quillité publique est profondément troublée et que le gouvernement russe est obligé , pour s’y maintenir, de recourir à ces moyens dont la sé vérité fait saigner tous les cœurs généreux. Au propre centre de son gouvernement , l’émeute se produit encore, ainsi que nous l’apprend une dé pêche annonçant que de nouveaux désordres ont éclaté à Saint-Pétersbourg lors de la réouverture de l’Université. L’interveution de la troupe aurait été nécessaire , et on aurait arrêté 200 étudiants. Toutefois, porte le télégramme, il ne semble pas que ce conflit ait pour conséquence une nouvelle fermeture de l’Université. D’après une correspondance de Paris, ce serait le 11 novembre que se réunirait le Sénat pour dé libérer sur le décret extensif des voles budgétaires du Corps législatif. Ainsi qu’on a fait l’an dernier pour le sénatus-consulte du 24 novembre , une...