Extrait du journal

^ Epouvantable catastrophe. Vendredi dernier, une terrible catastrophe s’est produite à Issy-les-Moulinuaux. Une partie de l’usine Oivelot, où l’on fabrique les munitions de chasse, de tir et de guerre a sauté, ensevelissant les ouvriers sou* les décombres. H y a eu dix-sept morts et dixsept blessés. L’explosion a été terrible. L’un des cadavres a été projeté à plus de trente mètres. Une ouvrière a été portée sur un toit voisin : scs deux jambes étaient restées dans l’atelier. Les morts et blessés retirés des décombres étaient verdâtres, avec une épaisse couche de poussière noire; quelques morts étaient décapité* ; les cervelles avaient jailli, les entrailles peu (aient. Sur dix-sept morts, il y en a eu onze, dont dix f mmes, tués sur le coup, les autres ont succombé à t hôpital. Les funérailles des victimes ont eu lieu nurdi, au milieu d’une foule immense. Au cours du service funèbre, M. l’abbé Thomas, archidiacre de SaintDenis, qui représentait l’archevêque de Paris, a lu une lettre, adressée par le cardinal Richard. Les causes de cette catastrophe sont inconnues. On croit à l’imprudence d’un ouvrier dans la manipulation de la poudre, mais jusqu’à présent, l’enquête n’a apporté aucun renseignement précis. Deux ouvriers seulement, sur tous ceux qui étaient dans l’atelier, sont sortis indemnes, mais ils n’ont rien vu et ne se rappellent rien. Terrible accident de chemin de fer. Samedi, un terrible accident de chemin de fer s’est produit, à Chaillsud, par suite du déraillement d’un train d'ouvriers sur la ligne à voie étroite en cons truction de Laval à Landwy. Avant six heures du matin, un train de ballast comprenant cinq wagons chargés s’emballa dans une forte rampe et vint s’aplatir dans le bourg de Chaillaud, malgré les efforts du mécanicien ; la machine fut renversée; les wagons montèrent les uns sur les autres et broyèrent les ouvriers dans le train. Aux cris effroyables poussés par les blessés, des per sonnes arrivèrent sur les lieux. Les autorités deman dèrent du secours de tous côtés. Comme il q’y a pas de médecin à Chaillaud, on manda deux médecins à l’Andouillé, importante localité qui se trouve à huit kilomètres de là. Ceux-ci arrivèrent en hâte suivis bientôt du juge de paix de Cbaillaux et du procureur 4e Laval. On constata que quinze ouvriers manquaient; il y avait déjà sept cadavres. Les huit autres ouvriers sont grièvement blessés. Trois d’entre eux ne survivront pas à leurs horribles blessures. ™ La séquestrée de Poitiers. Il n’y a rien de nouveau sur cette affaire. L’instruc tion continue, et la découverte du testament de Mme Monnier, testament remontant à 1885, n’a pas apporté d'élément nouveau à la cause. Mlle Blanche Monnier est toujours soignée à l’Hôtel-Dieu. Mais, si chez elle, le mieux physique s'accentue, le moral est toujours malade, et l’on espère de moins en moins qu’elle retrouve jamais l’usage complet de ses facultés. MOTS DK LA FUI...