Extrait du journal

En rouvrant les yeux, il se crut tout d’abord transporté dans le monde fantas tique de la légende ou des contes bleus. La salle où il se trouvait était spacieuse, de forme carrée; des colonnes de marbre de diverses couleurs supportaient le plafond très élevé. Quelques-unes étaient brisées et c’était sur un de ces débris que reposait la tête de Paul. Les murs délabrés étaient sur chargés de. sculptures, parmi lesquelles re venaient sans cesse d’énormes serpents aux anneaux enlacés. Ce motif se répétait sur les pilastres noirs qui soutenaient un frag ment de balustrade finement découpée, de vant laquelle se dressait une haute pierre, d’aspect étrange et menaçant. Une grosse torche, enfoncée dans une crevasse de la muraille, répandait moins de clarté que de fumée et les ombres qui léchaient les dalles et les colonnes complétaient l’apparence effrayante de ce monument d’un autre âge. Quand donc Halbris avait-il déjà vu tout cela? Il ne se le demanda pas longtemps : à mesure qu’il recouvrait la possession de ses facultés, le souvenir jaillissait de sa mé moire. Au commencement de son séjour au Mexique, il avait visité, avec Lucienne, les ruines d’un temple dont celte salle était le sanctuaire. Cette énorme pierre avait bu le sang des victimes humaines offertes aux cruelles divinités des Aztèques,. On les y itendait sur le dos. les membres tenus Bar...