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La Petite République, 31 janvier 1910

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La Petite République
31 janvier 1910


Extrait du journal

LES CRAINTES S’EVANOUISSENT De nombreuses rues inondées sont rendues à la circulation La Seine baisse décidément et l’eau accumulée dans les rues et dans les caves de cer tains quartiers baisse égale ment. A'ous touchons donc à la fin, si lo n de nos ennuis, tout au moins de la première phase de nos ennuis. il ne faut malheureusement pas croire que tout est Uni pour cela. Il reste à se demander quels ravages l’inondation aura laissés derrière elle, dans quel état notamment seront les fondations des immeubles sinistrés dont quelques-uns déjà, menaçant ruine, ont dû être évacués. L’eau, en se retirant, peut provoquer de dangereux tassements et, à ce pro pos, il est peut-être bon de dire que le mieux est, pour le moment, d’agir le moins possible, de s’abstenir notam ment de pomper ce qui est dans les caves. Pomper l'eau est un acte maladroit et malhonnête, presque criminel. C’est, sauf circonstances exceptionnelles, à peu près inutile, car le liquide enlevé est remplacé presque immédiatement par d’autre provenant de la même trappe. C’est malhonnête, car cette eau constamment enlevée et renouve lée entraîne avec elle de la terre et du sable, déchausse les fondations et com promet non seulement la solidité de l'édifice, mais encore celle des édifices voisins. Le mieux est d'attendre que l’inon dation s’en aille seule, comme elle était venue, remettant elle-même en place, dans son mouvement de retraite, ce qu elle avait déplacé dans son parcours d’arrivée. A ce prix, on a chance de s en tirer sans trop grands risques. Le conseil municipal avait pensé pouvoir, dans un intérêt général, in terdire « le pompage ». On a reconnu, après étude, qu’il n’en avait point le droit. La Ville doit donc se borner à intervenir officieusement auprès des gens trop pressés et leur signaler les inconvénients de celte manœuvre. Mais ils ne sauraient ignorer qu’ils s’expo sent tant à des responsabilités civiles envers leurs voisins qu'à être « mal vus » par tout le monde, le jour où le public connaîtra et comprendra les dangers que lui font courir l’égoïsme de quelques-uns....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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