Extrait du journal

Je ne discute plus ces choses. Ce que je cherche dans les effets oratoires de M. de Mun - hier boulangiste révolutionnaire conspirant la chute de la République, aujourd'hui républicain du pape et rallié de Félix Faure - ce que je cherche dans les dissertations laborieuses de M. d'Haussonville, c'est la pensée de réaction antirévolutionnaire qui paraît sur le point de triompher aujourd'hui, en plein Gouvernement d'une bourgeoisie effrayée de sa victoire. Hélas ! j'ai le regret de le dire, de pensée il n'y en a pas. On veut simplement revenir à. l'antique domination de l'Eglise. Et c'est tout. Point de critique. Point de jugements sur l'expérience des faits. Bien que de la rhétorique de canapé, rien qu'une parade de diserte prolixité. Des mots, des mots. Ils n'ont rien oublié, rien appris, les malheureux, depuis Coblentz et la Vendée. Pas un retour sur soi, pas un élan de sincérité. Condamner, au nom de la liberté, les actes qui tendent 2t faire rentrer l'Eglise dans le droit commun est une mystification bonne tout au plus pour les caillettes d'Académie. Il y a néanmoins quelque audace à se réclamer de la liberté lorsqu'on ne trouve pas une parole pour répudier la tradition séculaire des pires violences contre Pesprit humain....