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Le Temps, 8 août 1890

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Le Temps
8 août 1890


Extrait du journal

cession des droits que lui conférait à Zanzi bar le traité de 1862, rajeuni et.renouvelé en 1886. D’autre part, en s’adjugeant mutuelle ment de larges morceaux du continent noir, l’Angleterre et l’Allemagne ne pouvaient se dissimuler qu’elles adressaient par là même une invitation irrésistible à la France de ve nir prendre sa part légitime de ce banquet. Lord Salisbury parait avoir compris quels titres ces deux ordres de considé rations donnaient au gouvernement de la République. La fermeté tempérée de sou plesse dont M. Ribot a su faire preuve dans cette affaire a contribué à ouvrir les yeux au chef du Foreign Office. L’opinion publique accueillera avec une satisfaction spéciale la partie qui a trait à Madagascar. Notre position dans cette belle lie, la perle de" l’Océan indien, est enfin mise en fait comme en droit au-dessus des atteintes de cette mauvaise humeur, sans doute radicalement impuissante, mais fon cièrement désagréable, de certains ressor tissants de l’Angleterre portés à confondre trop souvent, comme le prouvait hier encore une question de M. Samuel Smith à la Chambre des communes, les intérêts tout terrestres du négoce ou de la conquête avec ceux de la propagande religieuse. Madagascar, si on le jetait seul dans la ba lance, ne ferait assurément pas si mauvaise figure à côté de Zanzibar. Il faut attendre la publication du texte même du traité pour porter en connaissance de cause un jugement sur la valeur relative des avantages acquis dans la région du lac Tchad et du Niger. En tout état de. cause, rien ne saurait en lever à M. Ribot le mérite d’avoir apporté une vue claire et systématique des intérêts de la France à la défense de ses droits dans ces parages lointains. On mesurera mieux la réalité des avantages remportés par le chef de notre diplomatie si l’on prend note du langage que lord Salisbury a cru devoir tenir au banquet du lord-maire pour faire agréer à un auditoire pourtant prévenu en sa faveur le traité qu’il vient de signer. En exécutant des variations sur la prolon gation indéfinie de l’occupation anglaise en Egypte, le premier ministre de Sa Majesté britannique savait fort bien qu’il ne pouvait nullement porter atteinte aux engagements publics solennels, réitérés de son gouverne ment à ce sujet. Lord Salisbury n’ignore pas plus que nous ue les dernières négociations ont porté sur es points spéciaux parmi lesquels ne figu rait pas l’Egypte et que la situation de droit de la vallée du Nil est aujourd’hui ce qu’elle était hier....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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