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La Croix, 29 décembre 1916

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La Croix
29 décembre 1916


Extrait du journal

Le propos suivant a été attribué au prince de Bülow, rex-rfiancelier qui, depuis qu'il quitta le pouvoir, s'était fait en Italie et ailleurs, en Italie surtout, après son mariage avec une grande dame napolitaine, le propagateur et le cliarnpion de l’hégémonie allemande : « Je frémir d’épouvante en songeant à ce qui arriverait le jour où l’Allemagne se sentirait perdue. » On a même reproduit une autre version de ce pro pos. Ce n’ést pas au conditionnel que le person nage aurait parlé, mais au futur. 11 aurait dit : « Je frémis d’épouvante en songeant à ce qui arrivera lorsque l’Allemagne se sentira perdue,. » Si cette seconde version est la bonne, les paroles visées prendraient un caractère prophétique, ré vélateur des inquiétudes de nos ennemis, voire de la conviction peu à peu acquise par eux que la défaite est au bout de leur criminelle entre prise. / Le9 Invitations à la paix qu'ils viennent d’adresser aux alliés par l’intermédiaire des neutres et qui ont abouti à un fiasco complet ne sont pas pour contredire l’interprétation que l’on est naturellement conduit à donner au lan gage du prince de Bülow. Si les Allemands et leurs complices se sentaient victorieux, s'ils étaient sûrs de vaincre, comme ils ne cessent de le proclamer, l’idée ne leur serait pas venue de S’arrêter sur le chemin de la victoire, ils. ne demanderaient pas la paix, ils l’imposeraient. Le prétexte humanitaire qu’ils ont allégué n’a trompé personne. On ne croira jamais qu’après avoir provoqué, de propos délibéré, tant do sanglantes hécatombes, couvert de ruines les pays où ils ont passé et ceux qu’ils occupent, et pour tout dire déchaîné sur le monde un effroyable cataclysme, ils aient été saisis subitement du désir d’arrêter l’effusion du sang,et de mettre un terme aux atrocités devant lesquelles fis n’ont pas reculé lorsqu’il était en leur pouvoir d’y renoncer. La vérité, c’est qu’ils ne pouvaient se méprendre sur le sort réservé à leurs propositions ni supposer qu'elles trouveraient des défenseurs parmi les neutres et que les alliés se laisseraient mettre cette corde au cou. Elles ont été dans leurs projets le prologue des nouveaux moyens de terrorisatlon auxquels Ils menacent de recou rir avec l’espoir qu’ils ébranleront le courage des peuples, dont ils se flattaient de faire des esclaves, et qui leur ont infligé déjà d’humi liantes déceptions. En ceci, d’ailleurs, Ils démontrent une fois de plus leur défaut de Jugement. Après vingt-huit mois de guerre, Ils n’ont pas encore compris que leur barbarie, loin de terroriser, indigne, exaspère, emplit de rage les âmes et les dis pose aux sacrifices qu’exige la délivrance. Les Austro-Allemands ont ravagé la Serbie, et voici qu’une armée serbe s’est dressée devant eux ; fis ont, multiplié les raids sur l’Angleterre et les acle9 de piraterie sur les mers, et l’Angle terre se prépare plus énergiquement que ja mais à leur rendre coup pour ooup ; ils mar tyrisent la Belgique, et la Belgique n’est- pas soumise; ils s’étaient promis de s’emparer de Verdun ; ils ont immolé à cette entreprise de* centaines de mille hommes, et, après six mois d’efforts, ils ont définitivement échoué. Ils occu pent la Pologne, la Serbie, la Roumanie, le ter ritoire belge, plusieurs départements français.Mais Ils y sont au milieu de peuples ennemis et doivent y rester sur la défensive. Lutin, outre que c'est là pour eux des gains passa...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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