Extrait du journal

« Si tous les hommes, est-il dit dans le Bourgeois gentilhomme, apprenaient la musique, ne serait-ce pas le moyen de s'accorder ensemble, et de voir dans le monde la paix universelle ? » En ce cas, Paris fait, présentement, un grand effort vers la paix. Ce ne sont, en ces jours fériés, que flots d'harmonie, et le concours international de musique montre le nombre de gens tout disposés « à s'accorder ensemble », par le moyen de la musique - de toutes les musiques, car aucun instrument n'est proscrit. Il y aurait place pour la trompette marine, que préférait à tous les autres M. Jourdain, si elle n'avait été remplacée en notre temps par le mugissement des automobiles. Pas une salle, pas un espace libre, pas un jardin, où ne retentissent de vibrants accentr, où les ondes sonores ne soient mises en mouvement. Ici les choeurs, là, les concerts, ailleurs, les fanfares, avec leurs rythmes martiaux, mais n'ayant, pour le moment, que Coquetterie de virtuosité. Les discussions seraient, en effet, impossibles, couvertes par le bruit, qui leur impose une trêve. Il n'y a plus qu'émulation de solides poumons, et il est admirable, en effet, de constater à quel point les exécutants sont infatigables. L'Entente cordiale est proclamée à nouveau - en mesure - par les voix et par les cuivres....