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Le Réveil du Nord, 19 juillet 1902

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Le Réveil du Nord
19 juillet 1902


Extrait du journal

éprouvait une joie réelle à trouver, contre toute attente, dans ce village flamand, un affilié de la Camorra, cette mystérieuse et redoutable association de malfaiteurs qui comptait alors quarante mille adhérents dans l’Italie méridionale. Il avait reconnu le camorriste au signe de ralliement et au mot de si qui est le nom que portent les simples affiliés, réservant celui de masto pour les associés d’un degré supé rieur. H eut pourtant un soupçon et reprit son interrogatoire. — Dis-moi le mot d’ordre de l’année. — Qui pourrait le savoir dans ce pays, mas to, puisqu’il change tous les mois ? J’ai quitté l’Italie depuis six ans. Mais je sais encore le serment que j’ai prêté et je puis le dire en français et en italien. — Parle à voix basse, dit Annibale : je t’éooute, si. Narcisse lui récita à l’oreille une formule italienne qui peut se traduire à peu près ainsi et qui est celle du serment de la Camorra : « Je jure sur ces poignards mis en croix d’être fidèle à mes associés, de me montrer en tout ennemi de l’autorité, de n’avoir aucun rapport avec la police,, de ne point dénoncer les voleurs, mais de leur porter au contraire une affection particulière comme à des gens qui exposent continuellement leur vie. » — Ami, tu es un bon si et je te reconnais comme tel. Mais, dis-moi, es tu picciotto di sgarro ? et où as-tu été affilié ? Narcisse se nomma, conta sa vie et ajouta : — Je servais encore à la légion étrangère quand je fus admis comme picciotto, pendant que j’étais à la prison militaire d’Oran. Americo Tommasini fut mon parrain, et dans une réunion tenue près du port, les camorristes m’admirent après que j’eus fait mes preuves, dans une tirata, en envoyant un bon coup de couteau h Joan Galdrich, *un Catalan gui étant...

À propos

Fondé en 1889 à Lille, Le Réveil du Nord s'est d'abord défini comme une parution radicale et antiboulangiste du Pas-de-Calais. Les années suivantes, il s'affirme comme la plus grande publication de gauche de la région avant, contre toute attente, de sombrer dans le collaborationnisme sous l'Occupation. En conséquence de quoi le journal fut interdit en 1944.

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