Carte Blanche

Clémentine Vidal-Naquet sur l'histoire des sensibilités : « L’intime est politique »

le 09/09/2023 par Clémentine Vidal-Naquet, Alice Tillier-Chevallier - modifié le 13/09/2023

Cette semaine, RetroNews donne carte blanche à Clémentine Vidal-Naquet. Elle y partage son parcours d'historienne jusqu'à l'histoire de l'intime et des sensibilités et jusqu'à la Grande Guerre, son regard sur les émotions des chercheur·se·s face aux sources, et ses projets à venir.

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Propos retranscrits par Manon Faure à partir de l'entretien filmé.

RetroNews : Comment définir l’histoire de l’intime et des sensibilités ?

Clémentine Vidal-Naquet : Les sensibilités sont un très vaste champ de recherche qui recouvre à la fois la culture sensorielle – par exemple les cinq sens –, mais aussi les sentiments, les passions, et les façons d'appréhender le temps et l'espace. Il s’agit d’un champ assez infini de possibilités d'exploration. Il est important de noter que les sensibilités, ce n'est pas seulement un thème : évidemment, on va travailler parfois sur la joie, sur l'amour, sur le sentiment amoureux, ou encore sur la haine. Mais les sensibilités traversent le social, le politique, le religieux, et l'intime s'inscrit évidemment dans ce très vaste champ encore à explorer.

L’intime fait-il donc partie intégrante des sensibilités ?

Oui, je pense que l'intime est inclus dans les sensibilités. C'est très difficile de définir ce qu'est l'intime… Très souvent, on a l'impression que l'intime va de soi, comme si chacun de nous avait une part intime qui serait un isolat, coupé du monde – un élément intérieur. Or, en fait, l'intime est politique et social. Ce n'est pas un isolat. L'intime est politique lui-même. On n'est pas seul dans son intimité, contrairement à ce qu’on est amené à penser. On a tendance à essentialiser l'intime comme immuable et anhistorique, mais ce n'est pas le cas. Et donc cela mérite l'attention des historiens.

Comment en êtes-vous venue à travailler sur les couples pendant la Première Guerre mondiale ?

Je crois que quand j'ai commencé à travailler sur le sujet, je n'avais ni attrait pour la Première Guerre mondiale, ni attrait pour les sensibilités. Les parcours de recherche sont souvent erratiques, on passe d'un sujet à l'autre. J'avais travaillé à Barcelone sur le Barrio Chino, et sur la vie nocturne de ce quartier populaire au début du siècle, pendant la Grande Guerre donc. Je ne suis pas arrivée à la Première Guerre mondiale par les sensibilités, mais par la vie nocturne d'un quartier populaire d'une ville frontalière et neutre.

En arrivant à Paris, j'ai fait un D.E.A sur Paris en août 1914. Au départ, j’avais gardé l'histoire urbaine comme champ d'étude, ainsi que la période de la Première Guerre mondiale. Je pressentais que cette période paroxystique pouvait questionner, être un laboratoire permettant de voir comment les choses pouvaient se transformer.

Là, j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire des sensibilités, mais sans encore le percevoir comme un champ à part entière. J’ai travaillé sur les mariages en août 1914, sur la part sensible, le silence qui s'impose en août 1914, après le départ des mobilisés. Il y a aussi les rumeurs, qui circulent dès août 1914. Et c'était un peu les trois moments d'une réflexion sur ce que l'événement qui surgit fait à la ville.

Finalement, j'ai repensé à mon D.E.A. et à ces couples d'août 1914 qui se marient de façon précipitée avant le départ au front. J’ai réalisé qu'il n'y avait aucune étude sur les couples pendant la Grande Guerre. Sujet énorme, et parfois plus le sujet est énorme, moins on le voit. Je l’ai vu, et j’ai été embarquée dans ce sujet. C'est par ce biais que je suis arrivée à travailler et à réfléchir à l'intime et aux sensibilités.

Une telle histoire n’est-elle pas difficile à aborder et à écrire ?

Pour travailler sur les sensibilités, sur l'intime, les difficultés sont immenses et multiples. Sur ce travail plane toujours une forme de méfiance : celle de la faible scientificité de ces travaux. Pourquoi ? Car est toujours en jeu la projection du chercheur ou de la chercheuse, et il y a toujours ce risque de surinterprétation des sources que nous lisons. Mais en disant cela, je dis quelque chose qui pourrait s'appliquer à n'importe quel sujet historique. Donc finalement, je crois que le travail sur les sensibilités ou sur l'intime nous fait redoubler de vigilance parce qu'on sait que pèse cette méfiance sur ce type de travaux.

Par exemple, il y a une différence à avoir toujours en tête : il ne faut ne pas confondre le non-dit et le non-éprouvé. Je pense qu'il ne faut pas non plus confondre le dit et l'éprouvé. Il faut donc toujours avoir une très grande conscience des limites, savoir jusqu'où nous sommes capables d'apporter de la connaissance. Il me semble que nous travaillons surtout sur l'expression des sensibilités, sur l'expression de l'intime qui, ensuite, sur un vaste champ, permet de repérer des variations, des transformations. Mais quand on travaille au plus près des sources, c'est souvent l'expression d'une norme, d'une contrainte qui ressort dans l’expression des sensibilités.

Un autre danger, d'ailleurs, c'est à mon avis de se laisser emporter par les sources. On est souvent fasciné par les sources que l'on découvre, par l'expression de sentiments. Et on peut être embarqué. Dans l'écriture même, il y a une prudence aussi à avoir sur l'utilisation des mots, sur le risque d'anachronisme très fort quand on parle des sensibilités. Cela impose une forme d'attention redoublée à l'écriture, à la distance, à la prudence.

Il ne faut pas écrire par devers soi, il faut écrire à distance, doucement, en pesant les mots que l'on écrit.

 

Quelles sont les sources que vous avez utilisées pour votre travail ?

Il y a toutes les sources émanant du for privé, qui permettent ce type d'étude. Pour les correspondances – que je connais très bien – pèse la censure pendant la guerre. Il y a en tout cas le contrôle postal, mais aussi l'autocensure. La correspondance est une façon de s'exposer à l'autre, c'est un contrat  communicatif entre soi et l'autre. Ce que l’on écrit à l'autre est soumis à de vastes contraintes. Par exemple, tout simplement, notre capacité à écrire, la diversité de la langue, le vocabulaire… Certains ont écrit pour la première fois à l'occasion de la Première Guerre mondiale. Leur expression des sentiments, évidemment, est assez différente de celles et ceux qui écrivaient bien avant la guerre. Il y a cette idée que l'on souhaite se présenter à l'autre comme l'autre souhaite qu'on se présente à lui. Il faut toujours avoir en tête ce contrat et cette contrainte, sans jamais penser atteindre un quelconque ressenti ou une réalité qui irait de soi parce qu'elle s'exprime – même s'il faut toujours prendre en compte et au sérieux la parole des acteurs sociaux, évidemment –.

L’histoire des sensibilités permet-elle de renouveler le regard sur la Première Guerre mondiale ?

L’histoire de la Première Guerre mondiale s'est largement renouvelée dès la fin des années 90, notamment à travers l'histoire culturelle de la Grande Guerre. Plus largement, c'est une attention nouvelle aux expériences des individus qui renouvelle l’histoire. Il s’agit de ne plus prendre l'événement comme un bloc, mais d’essayer de comprendre de quelle façon les acteurs sociaux ont vécu l'expérience paroxystique de la Première Guerre mondiale.

Je pense que le renouvellement se situe dans le changement d'échelle. On regarde autrement le même événement, en se posant de nouvelles questions. Par exemple, dans mon cas, travailler sur les couples pendant la Grande Guerre, c'était, à mon sens, travailler sur un élément assez essentiel qui permettait de répondre à une question que tous les historiens de la Grande Guerre se posent : comment ont-ils tenu ? Il me semble que par les correspondances, avec le lien conjugal qui perdure malgré la distance, on a un élément de réponse.

Est-ce qu’en tant qu’historienne, il est possible de rester indifférente à ses émotions ?

Je ne pense pas qu'il faille se méfier tant que ça des émotions que l'on ressent lorsqu'on travaille sur ce type de sources. Souvent, quand on parle d'émotion, on évoque le fait d'avoir été ému, touché par la déclaration d'affects désordonnés au moment de la guerre. L'amour conjugal, ou encore le sentiment de paternité, et la perte évidemment, la mort, le deuil... On parle du fait de verser une petite larme. C’est à prendre en compte, évidemment. Mais je ne pense pas que ce soit un frein au travail sur ce type de sources. Au contraire, il faut les accepter : les nier n'a pas de sens en tout cas. Lorsqu’on est ému, on est ému, point barre. Est ce que c'est grave ? Non. À partir du moment où l'on réfléchit un peu aux raisons pour lesquelles on est ému.

Dans mon cas, quand j'ai travaillé sur les correspondances, je me suis ennuyée profondément. Et c'est aussi une forme d'émotion, l'ennui. Au départ, je ne le prenais pas en compte. Je pensais qu'il fallait regarder les moments dans les lettres où, de façon extrêmement forte, s'exprimait un sentiment qui me touchait – parce qu'il était bien écrit, parce qu'il était bien exprimé ou parce qu'il était décalé par rapport à ce que j'attendais –. Et puis, les trois quarts du temps, je m'ennuyais : parce que, les trois quarts du temps, les lettres, c'est du quotidien. On parle de la santé, on parle des champs, on parle toujours la même chose : on dit presque rien.

Je n'ai pas pris en compte mon ennui, et c'était une erreur. Le cœur de mon travail était en fait dans cet ennui, et il n'était pas dans la recherche finalement assez rare de ces moments d'expression très fortes des sentiments. Il était au contraire dans la grisaille. Prendre en compte finalement mon ennui m'a permis de voir autrement mon propre sujet.

La Grande Collecte lancée pour le Centenaire a-t-elle été pour vous un moment important ?

Au moment du centenaire de 14-18, ce qui a semblé à beaucoup d'historiens assez exceptionnel, c'était de mesurer en actes la présence encore forte de la Grande Guerre au sein des familles. Des milliers de personnes sont venues déposer un objet, un livret militaire, des correspondances, des journaux intimes... Et en fait, cela ne permet pas tant de renouveler de fond en comble ce que l'on sait de la Grande Guerre. Il s’agit plutôt de travailler sur l'inscription sur le temps très long de la Grande Guerre au sein des familles : c’est un sujet qui mériterait d'être exploité. Il y a encore énormément de choses à explorer. Et, même si le centenaire est passé, la Grande Guerre mérite encore d'être étudiée. Des fonds nouveaux sont aujourd'hui disponibles pour le faire. Et ça, je trouve que c’est quelque chose d'important. J'étais assez heureuse de voir cela.

Quelles résonances de l’intime retrouve-t-on dans la presse ?

La presse fait écho, mais aussi fabrique les normes. Quand j’ai étudié les journaux en août 1914, j'ai trouvé intéressant la façon dont on mettait en scène la séparation patriotique, c'est-à-dire les femmes éplorées et les hommes qui partaient courageux, résolus au combat. Évidemment, lorsqu'on regarde les correspondances, on a immédiatement une autre façon d'envisager les choses, et cela met en perspective cette mise en scène patriotique qui se fait dans les journaux.

Les mariages d’août 1914, ou bien les mariages par procuration qui ont lieu à partir d'avril 1915 sont présentés dans la presse comme des déclarations d'amour. Mais on les présente également comme des déclarations de patriotisme. L’idée serait que, malgré la guerre, il y a une telle confiance en l'avenir que les hommes et les femmes se marient de façon expresse ou par procuration. Lorsqu'on regarde les archives ou les actes d'état civil, il s'agit en réalité dans la très grande majorité de personnes qui vivaient déjà ensemble avant, donc des concubins, et qui légitiment par le biais du mariage leurs enfants.

Ce mariage qui se veut signe de la confiance dans la victoire prochaine est en fait le signe de l'anticipation de la mort possible. C'est tout autre chose. Le sens que l’on donne à ces mariages est tout autre lorsque l’on regarde d’autres types d’archives. C’est le signe d’une forme de propagande intégrée par les journalistes.

Comment une exposition telle qu’« Amours en guerre », dont vous avez assuré le commissariat à l’Historial de Péronne en 2018, transmet-elle cette histoire ?

Au moment de concevoir l'exposition, j’'ai découvert à quel point la scénographie était une autre forme d'écriture de l'histoire. Il y a bien sûr cette envie de transmettre, par le chemin même de l'exposition et par une histoire incarnée – par des objets, des lettres, des représentations... –. Le choix que j'ai fait était de placer la mort au cœur de cette expérience des amours en guerre : lorsque l'on entrait dans l'exposition, il y avait une photo très grand format d'Albert Moreau qui montre la séparation d'un couple avec un enfant en bas âge, gare de l'Est. On voit l'homme s'effondrer en larmes avant de partir. Toujours à l'entrée, je voulais que soit présent un costume de veuve d'un très grand format, entouré de paquets de lettres. Ces correspondances sont en elles-mêmes des objets. Leur masse – puisqu'on s'écrivait parfois tous les jours – forme des corpus qui sont en eux-mêmes des objets. Je voulais les mettre en scène et placer le deuil au cœur de ces relations conjugales, finalement contraintes par la menace constante de la séparation définitive possible.

Vous êtes cofondatrice de la revue Sensibilités. Quel en a été le point de départ ?

La revue Sensibilité est une revue que nous avons créée en 2016, Christophe Granger, Hervé Mazurel, Quentin Deluermoz et moi-même. Cela partait d'une envie d'explorer, sur le long cours, cette idée de proposer une histoire sensible du social, et une histoire sociale du sensible qui traverse donc toutes les périodes historiques. Mais qui traverse aussi toutes les disciplines, puisque c'est une revue interdisciplinaire. Aujourd'hui nous ont rejoints dans le comité de rédaction Thomas W. Dodman et Anouche Kunth. Nous sommes aussi épaulés par un comité scientifique assez large.

Sensibilité propose des numéros thématiques dans lesquels nous avions envie de montrer comment les sensibilités traversaient le champ politique, le champ social. Notre ligne consiste à la fois à choisir des sujets qui, a priori, correspondraient au champ des sensibilités. Mais nous souhaitions également sélectionner des sujets moins directement rattachés aux sensibilités. Par exemple l'argent, ou le charisme. Pour montrer que quel que soit le sujet, une approche par les sensibilités apporte de la connaissance en sciences sociales.

Notre envie, aussi, était de fabriquer un bel objet. La revue Sensibilité propose une expérience sensible de lecture, avec une grande attention au graphisme. Nous voulions réfléchir aux formes d'écriture des sciences sociales, et donc nous avons également fait en sorte d'inviter dans nos pages des gens qui ne sont pas des chercheurs en sciences sociales, mais des membres de la vie associative et culturelle, des auteurs de B.D., des photographes, cinéastes, écrivains… Donnant un éclairage et une forme de lecture un peu différente autour des sensibilités et du thème de chaque numéro.

Quelle est la ligne éditoriale de la collection « A la source » que vous dirigez ?

La collection « À la source »  que je dirige aux éditions La Découverte regroupe des essais historiques. L'idée de départ est de demander à des historiens et à des historiennes de s'emparer de sources que j'appelle encore aujourd'hui des « sources entêtantes » : des sources que l'on croise pendant notre recherche, que l’on ne sait pas trop travailler, dont on ne sait pas trop quoi faire, mais dont on sent qu'elles peuvent apporter un surcroît de connaissances à notre propre recherche.

Il s’agit aussi de remettre au cœur le travail de l'historien, de montrer les échafaudages,  et de prendre en compte, éventuellement, l'émotion du chercheur pour comprendre ce que cela transforme dans la lecture de nos travaux. Avoir une attention également accrue aux formes d'écriture et, du coup, à la transmission. Il y a donc ici l’envie d’explorer, d’oser sortir du seul champ académique pour proposer des essais qui apportent de la connaissance en termes historiques.

Le premier ouvrage de la collection était Vies Oubliées (2019) d’Arlette Farge. Cela faisait sens pour moi puisqu’elle est une historienne capitale dans mon parcours. Cela faisait sens, proposer une forme d'écriture particulière, une approche sensible de l'écriture historique et du sujet. Dans cet ouvrage, Arlette Farge prend ce qu'elle appelle ses « reliquats » ou ses « déchets d'archives ». Elle a pris en note toutes ses sources à la main et a recopié des pages et des pages et des pages pour fabriquer tous ses livres précédents. L'objet du livre, c'est de reprendre ces « déchets », ces « reliquats », et de voir comment la vie du Paris du XVIIIᵉ siècle populaire prenait une couleur particulière, à partir de ces déchets d'archives.

Quelles sont vos recherches actuelles et vos prochains projets ?

 Alors pour l'instant, je pourrais découper mes projets en deux grandes catégories. Il y a d'abord la poursuite de mon travail éditorial que je découvre en fait depuis quelques années à travers à la source et sensibilité. Donc continuer d'accompagner, de réfléchir et d'apprendre, toujours grâce aux auteurs que j'accompagne et aux numéros de revues qu'on fabrique. C'est le premier moment que je sens aussi. Je pressens que c'est une exploration infinie qui n'a pas terminé de me passionné.

Et puis, plus dans mon volet recherche qui me tient aussi le plus à cœur encore - je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça. Je suis en train d'écrire mon propre à la source qui était censé au départ être le premier ouvrage de la collection et qui sera donc le huitième ou le neuvième. J'arrive plus à faire le compte et qui est en fait je travaille sur ma source. C'est un album photographique d'un voyage de noces qui a lieu en 1919, donc au lendemain de la guerre. Un voyage de noces d'un ancien mobilisé qui s'était engagé en 1914, engagé volontaire à 17 ans en 1914, qui a fait toute la guerre, qui se marie en 1919 à la mairie de Saint-Malo, de Saint-Malo et qui, le soir même, part pour un mois dans les tranchées qu'il vient d'abandonner. Donc, c'est un retour à l'intime comme on en a peu, puisqu'en fait, la caractéristique des sources qui sont à ma disposition pendant la guerre, c'est qu'elle n'existe plus au lendemain  de la guerre. C'est dire que c'est correspondances Avec cette inflation énorme de l'expression l'intime n'existe plus. Il faut donc avoir recours, changer d'échelle déjà, et à y regarder peut-être d'autres types de sources. Donc là, c'est un album photographique qui, et je sais ma source entêtante qui ne quitte pas depuis la thèse. C'est cet album sur lequel je suis en train de terminer un manuscrit pour la collection À la source.  

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Clémentine Vidal-Naquet est historienne de l'intime et des sensibilités, maîtresse de conférences à l'université de Picardie Jules-Verne. Son travail porte principalement sur la Première Guerre mondiale, et notamment les couples durant cette période, à l’image de sa thèse, «  Te reverrai-je ? » : le lien conjugal pendant la Grande Guerre.