Les survivants se placent dès la fin du conflit sous la protection des organisations internationales mandatées par l’ONU pour administrer les déplacés en Allemagne, en Autriche et en Italie, où œuvrent aussi de nombreux organismes juifs qui cherchent à rétablir la santé des déplacés et à faciliter leur migration.
Les camps de personnes déplacées à travers lesquels transitent les survivants sont le lieu d’une intense activité sioniste qui encourage les départs, légaux et illégaux via des filières de passeurs, de près de 170 000 personnes vers la Palestine, devenue en 1947 Israël. Mais les survivants optent aussi massivement pour des destinations plus habituelles des migrations juives : 100 000 embarquent pour les États-Unis, tandis que proportionnellement à sa population, l’Australie en accueille un nombre important.
L’essentiel des départs s’effectue à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Mais des camps continueront d’accueillir des personnes déplacées, notamment celles fuyant l’imposition des régimes communistes, jusqu’à leur fermeture en 1957.
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Bechtel, Delphine, Galmiche, Xavier (dir.), « La destruction des confins », in : Cultures d’Europe centrale, no 5, 2005
Gousseff, Catherine, Échanger les peuples. Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques (1944-1947), Paris, Fayard, 2015
Lowe, Keith, L’Europe barbare, 1945-1950, Paris, Perrin, 2013
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Thomas Chopard est historien, spécialiste de l’histoire de l’Ukraine soviétique et de celle des populations juives d’Europe orientale. Il est chercheur associé à l’IC Migrations et à l’Institute of Historical Research.