Généalogie

Continuez votre arbre généalogique grâce à RetroNews !

le 10/11/2022 par Tony Neulat
le 19/09/2022 par Tony Neulat - modifié le 10/11/2022

Comment mener des recherches généalogiques récentes en l’absence d’état civil en ligne ? En se tournant naturellement vers la presse ancienne, disponible jusqu’en 1951 sur RetroNews. Car qui sait dénicher et tirer parti des avis de décès et des carnets de mariage, des faire-part de naissance et des annonces diverses, parviendra patiemment à rassembler les pièces de son grand puzzle familial.

Poursuivons l’enquête relative à Paul Rouvière entamée dans l’article précédent. Né le 11 octobre 1906 à Saint-Mandé, il est tué au combat le 12 septembre 1939 à Metz. Plusieurs recherches ciblées sur Paul et sa famille proche nous ont permis de reconstituer l’arbre généalogique suivant, et ce uniquement grâce à la presse d’époque.

Arbre généalogique des familles Rouvière et Onfray.

Tâchons à présent de dégager quelques renseignements sur les parents de Paul, à savoir Joseph Rouvière et Mme Courtois.

En saisissant « Joseph Rouvière » dans le champ « cette expression », nous obtenons 101 résultats. Hélas, il n’en ressort aucun nouvel article intéressant, un certain Joseph Rouvière de Marseille ayant tendance à monopoliser l’attention. La combinaison alternative nom + profession, c’est-à-dire « Rouvière architecte », saisie au sein de la recherche avancée (réservée aux abonnés) dans le champ « Tous ces mots » à « chercher dans le paragraphe », suggère quant à elle 291 résultats. Le survol des vignettes de journaux à l’écran ne laisse entrevoir aucun résultat intéressant. Paul étant né à Saint-Mandé, tentons notre chance via l’association des termes « architecte Rouvière Mandé ». Une éclaircie apparaît à l’horizon : deux annonces du 4 février 1919, publiées dans Le Journal et L’Echo de Paris nous révèlent l’adresse probable de Joseph Rouvière :

« A VENDRE aux enchères, le 18 février 1919, à la Chambre des Notaires de Besançon :

2 PAVILLONS A ST MANDE (Seine)

53 et 55, avenue Daumesnil. M. à p. 190 000 fr.

S’adr. à Rouvière, architecte, 75, bd Carnot, Saint-Mandé ; et à Besançon, à Ch. Rémond et Dangelzer, notaires ; Pernot et Ledoux, avoués. »

Une recherche élargie à d’autres mots-clés « architecte Rouvière Carnot » ou « pavillons Daumesnil Mandé » ne nous apprend rien de plus… si ce n’est qu’un cambrioleur de ce pavillon sera pris de syncope pendant son méfait 15 ans plus tard !

Contournons l’obstacle en interrogeant les termes « Rouvière Courtois ». La requête renvoie 206 résultats. Le journal Vert-vert apparaissant à maintes reprises à propos d’un artiste Rouvière, nous pouvons l’écarter en saisissant « Vert-vert » au niveau du « Titre de publication » et en cochant la case « Exclure ». Le nombre de résultats tombe à 162. Malheureusement, aucun d’eux n’est intéressant et nous ne comptabilisons donc à ce stade qu’une seule prise digne d’intérêt dans les filets de la presse.

En désespoir de cause, tournons-nous vers le frère de Paul, qualifié d’Oratorien et de vicaire à Saint-Eustache dans L’Echo du Centre du 22 septembre 1939. Si les recherches sur les termes « Rouvière Oratorien » ou « Rouvière Eustache » ne donnent guère satisfaction, les associations « Rouvière vicaire » et « Rouvière Oratoire » se révèlent plus fructueuses. La Croix du 19 mai 1949 communique en effet le décès du frère de Paul :

« Nos amis défunts

Le R. P. Pierre Rouvière, de l’Oratoire, vicaire à Sainte-Thérèse-de-L’Enfant-Jésus de Boulogne Billancourt, décédé dans sa 55e année, frère de notre collaborateur, M. Jean Rouvière, avocat au Conseil d’Etat. »

Le même journal annonce le 30 juillet 1933 l’ordination sacerdotale de Pierre Rouvière :

La recherche des termes « Rouvière Boulogne » permet de piocher un nouvel extrait intéressant dans L’Aube du 14 octobre 1933 :

« M. l’abbé Rouvière a été nommé vicaire à Saint Eustache. »

Ces deux résultats, issus du journal La Croix, nous incitent à élargir notre enquête dans ce journal.  La recherche du simple terme « Rouvière » dans le titre de publication « La Croix » de 1915 à 1951 renvoie 191 résultats. L’intuition est confirmée car de nombreux numéros évoque Maître Jean Rouvière, docteur en droit, dès 1929. La parution du 28 décembre 1930 nous informe ainsi que :

« M. Jean Rouvière, notre collaborateur à la Documentation Catholique, vient, par décret en date du 23 décembre 1930, d’être nommé avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, en remplacement de M. Chassagnade-Belmin, qui est choisi comme professeur à la Faculté de droit de l’Institut catholique de Paris. »

La Croix du 31 mars 1934 annonce la parution de son étude La gémination scolaire, situation légale de 1886 à 1933. Le numéro du 28 novembre 1934 précise qu’il est en outre « conseiller juridique de l’Union nationale des Caisses familiales ».

L’article le plus intéressant est sans conteste celui du 19 mars 1937 :

Il comporte de larges extraits d’une publication de l’aumônier de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne de France, l’abbé Pierre Rouvière, dans la revue L’Oratoire de France.

Néanmoins, aucune mention n’est faite de la sœur religieuse de Paul. Nous pourrions prolonger l’enquête en interrogeant les mots-clés « religieuse Rouvière », « Rouvière avocat », « Rouvière cassation », etc. et trouver quelques extraits complémentaires mais penchons-nous plutôt sur la famille Onfray. Le beau-père de Paul Rouvière, le docteur René Onfray, est-il mentionné dans les journaux de l’époque ?

Interrogeons tout d’abord RetroNews à l’aide des patronymes du couple : « Onfray Coulombe ». 46 résultats se détachent que nous nous empressons de trier par date croissante. Le couple fait son apparition le 8 juillet 1901 à l’occasion de son mariage. De nombreux journaux tels que Le Français, Gil Blas, Le Petit bleu de Paris, Le XIXe siècle, Le Rappel ou encore La Vérité annoncent la prochaine union de :

« M. René Onfray, externe des hôpitaux de Paris, avec Mlle Henriette Coulombe ».

A ces brèves s’ajoutent de nombreuses mentions dans l’annuaire parisien Paris-Hachette qui nous permettent de localiser le domicile du couple et de le pister de 1905 à 1914 (dernière année en ligne) :

« Onfray (Dr René), assistant d’Ophtalmologie des hôpitaux (et Mme, née COULOMBE, 1er et 3e Jeudis). 737-42. 6, Av. de La Motte-Picquet. »

A partir de 1912, il est qualifié d’ex-assistant et ces quelques lignes s’ajoutent aux précédentes :

« C de Lanchal, P Alençon, T Hauterive, Ch Semallé (Orne). »

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Que signifient les lettres encadrées C, P, T et Ch ? La première page de l’annuaire fournit l’explication : château, poste, télégraphe et chemin de fer. Ainsi, le docteur René Onfray et sa femme résident également au château de Lanchal, situé dans la commune de Semallé (61). Nous poursuivons l’enquête en saisissant « Onfray Lanchal » et « Onfray Semallé ». Un seul nouveau résultat intéressant se détache, précisant qu’une certaine « Marie Onfray, du château de Lanchal, à Semallé (Orne) », âgée de moins de 13 ans au 1er juillet 1915, a obtenu une mention honorable avec 33 points au « concours général entre les meilleurs élèves de nos écoles primaires ».

Élargissons à présent la recherche en renseignant simplement les termes « docteur Onfray ». La requête procure 139 résultats, pour la plupart pertinents. Ils constituent une source inestimable pour apprécier la notoriété et la notabilité de ce médecin. A leur lecture, sa vie personnelle et professionnelle se profile progressivement. Mais laissons de côté ces précieux renseignements biographiques – qui mériteraient un article dédié – et focalisons-nous sur les éléments d’ordre généalogique.

NOUVEAUTÉ - Guide de généalogie

Gallica et RetroNews : deux eldorados généalogiques

Dans ce guide pratique, le généalogiste Tony Neulat vous donne les clés pour naviguer efficacement dans Gallica et RetroNews et partir à la découverte de vos ancêtres.

En savoir plus

Les journaux de l’époque regorgent en effet d’annonces particulièrement intéressantes. Nous l’avions signalé dans le précédent article à propos des faire-part de fiançailles et de mariage de ses enfants. Mais ce n’est pas tout :

  • Cette simple phrase publiée dans L’Echo de Paris du 26 mai 1919 laisse songeur : « Le docteur et Mme René Onfray sont heureux d’annoncer la naissance de leur neuvième enfant, Thérèse. »
    Les 8 enfants précédents nous auraient-ils échappé ? A creuser…
  • Le même journal, en date du 21 juillet 1921, présente un avis de naissance rédigé dans les mêmes termes : « Le docteur et Mme René Onfray sont heureux d’annoncer la naissance de leur dixième enfant, Jean-Claude. »
  • L’Echo de Paris et Le Figaro du 16 décembre 1930 comportent quant à eux une nouvelle moins heureuse :« On annonce la mort de Mme Onfray-Métairie, veuve du docteur Onfray-Métairie, de Flers, et mère du docteur René Onfray. »
  • Le Figaro du 27 avril 1938 et L’Usine du 12 mai 1938 annoncent le mariage de son fils Jacques avec Marie-Jeanne Delacommune et précisent que la bénédiction nuptiale a été donnée par l’archevêque de Rouen, oncle de la mariée.
  • L’Aube du 11 février 1945 fait part du décès de sa femme, médaille d’argent de la famille française dont les obsèques ont lieu en l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, dans le 7e arrondissement de Paris.
  • Enfin, l’Intransigeant du 25 août 1951 « annonce la naissance de Xavier Remon-Beauvais, Bruno Onfray, Emmanuel Onfray, trente-troisième, trente-quatrième et trente-cinquième petits-enfants du docteur René Onfray ». Voici un extrait qui met implacablement en lumière les innombrables lacunes de l’arbre généalogique patiemment constitué !
Arbre généalogique des familles Rouvière et Onfray.

Car, malgré nos efforts et plusieurs recherches complémentaires afin de retrouver d’autres descendants, que ce soit sur les termes « René Onfray », « Onfray enfants » (afin de retrouver le décret d’attribution de la médaille d’argent dans le Journal officiel), « Onfray Métairie » ou encore « Onfray Flers », cet arbre familial conservera une part d’ombre et de mystère… seule la naissance du 8e enfant, Michel, ayant pu être exhumée dans L’Echo de Paris du 29 août 1917 et La France militaire du 30 août 1917.

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Passionné de généalogie depuis l’âge de douze ans, Tony Neulat est rédacteur dans La Revue française de généalogie et membre de la European Academy of Genealogy. Il partage, depuis 2009, son expérience et ses conseils à travers ses publications et ses formations. Il est également auteur des guides Gallica et RetroNews : deux eldorados généalogiquesRetrouver ses ancêtres à Malte et Trouver des cousins inconnus ou perdus de vue.