Séquence pédagogique

La transformation d’une capitale : Paris pendant le Second Empire

le par - modifié le 15/02/2024
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Au cœur d’une Europe qui s’industrialise et s’urbanise tout au long du XIXe siècle, Paris continue à s’affirmer comme une capitale majeure, vitrine de l’une des plus grandes puissances du monde. Pendant le Second Empire particulièrement, les élèves peuvent appréhender la métamorphose de Paris sous l’impulsion du préfet de la Seine Georges Eugène Haussmann, largement relayée dans la presse.

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Dans les programmes de l’enseignement secondaire :

Quatrième (L'Europe et le monde au XIXe siècle : L'Europe de la « révolution industrielle »)

Première Générale (L’industrialisation et l’accélération des transformations économiques et sociales en France)

Première technologique (Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 - la transformation de l’économie et de la société sous le Second Empire, régime autoritaire (industrialisation, urbanisation, essor du chemin de fer)

Première, voie professionnelle (États et sociétés en mutations, Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises, XIXe siècle - première moitié du XXe siècle)

Introduction 

L’industrialisation et l’urbanisation sont en plein essor dans l’Europe du XIXe siècle. La capitale française connaît des mutations profondes et durables : sa population augmente, et la ville s’étend sur les communes limitrophes. Pendant le Second Empire particulièrement, Paris change de visage sous l’impulsion du préfet de la Seine Georges Eugène Haussmann. Le paysage urbain est profondément modifié : de grandes percées trouent une partie du bâti ancien, reliant de nouvelles places, de vastes gares et de nombreux parcs.

Les transformations haussmanniennes de Paris sont incontournables dans les programmes scolaires. Les élèves peuvent d’ailleurs, au-delà de l’histoire, appuyer cette étude sur les lettres et l’histoire des arts dans une perspective pluridisciplinaire.

Paris avant le Second Empire

Dans la première moitié du XIXe siècle, Paris est délimitée par le mur des Fermiers généraux : l’enceinte de Thiers, incluant des communes limitrophes comme Montmartre, Passy ou encore Bercy, ne s’impose qu’en 1860. Le bâti est dense et la majorité des voies sont étroites, avec un tracé sinueux.

Une comparaison de plans de la ville est éclairante pour étudier avec les élèves la morphologie urbaine de la capitale dans les décennies qui précèdent les grands travaux.

Question :


Comment la morphologie de Paris évolue-t-elle entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle ?

Paris est l’objet de représentations littéraires et artistiques foisonnantes, dont beaucoup s’inscrivent alors dans une veine romantique. Des monuments emblématiques comme la cathédrale médiévale Notre-Dame de Paris, qui occupe une place centrale dans le roman éponyme de Victor Hugo (1831), incarnent son histoire séculaire. Eugène Sue publie en 1842-1843 son roman Les Mystères de Paris, qui fut un immense succès. Ces œuvres participent du mythe qui nimbe la capitale.

De grands travaux pour que règnent l’ordre et l’hygiène

Lorsque les travaux sont lancés sur décision de Napoléon III, le but est de créer des voies facilitant la circulation. De sinueuses et étroites, celles-ci se font de plus en plus larges et rectilignes, à l’image des nouveaux boulevards Saint-Germain, Sébastopol ou encore Saint-Michel.

Question :


En vous basant sur la photographie du percement de l’avenue de l’Opéra et du boulevard Henri IV ainsi que sur le plan de l’ouverture du boulevard de l’Opéra-Comique, quelle est l’ampleur des travaux décidés au début du Second Empire pour la transformation de Paris ?

Question :


En appui sur les articles «  Quand Paris puait » et « 23 février 1848, la promenade des cadavres » publiés par RetroNews, proposez des hypothèses expliquant les motivations des commanditaires des travaux de modernisation de Paris durant le Second Empire.

Outre les voies, l’aménagement, de parcs ou encore de monuments comme l’opéra Garnier sont des axes forts de la transformation de la ville. Les immeubles dits haussmanniens bouleversent l’habitat parisien, participant à une homogénéisation qui devient caractéristiques de la ville.

Modernisation ou destruction ? Des projets décriés et critiqués par les contemporains

Des travaux de cette ampleur ne pouvaient manquer de susciter des débats ; Jules Ferry est l’un des contempteurs les plus féroces des travaux d’Haussmann. Des critiques s’élèvent régulièrement dans la presse.

Toute la première et la deuxième colonne de la Une sont concernés – un court extrait :

« M. Haussmann a fait des choses utiles ; Beaucoup de choses inutiles ; Certaines choses nuisibles.

Dans tous les cas, tout cela a coûté bien cher. En outre, la dépense n'a jamais été contrôlée. »

Extrait du Figaro, 28 février 1869.

Question :


 

En quels termes le bilan des travaux est-il dressé dans les deux premières colonnes du journal Le Figaro du 28 février 1869 ?

 

La persistance des critiques visant Haussmann et ses travaux n’empêchent pas que certains saluent, avant même leur achèvement, les transformations de la capitale.

« Nous avons vu disparaître comme par enchantement ces rues étroites et sales, ces cloaques sans air, dans lesquels on était étonné do ne pas rencontrer des truands, et vu surgir de leurs ruines de vastes boulevards et de grandes voies de communication. »

Extrait de Paris nouveau jugé par un flâneur par Gustave Claudin (1868) (page 5- 6) - source : Gallica-BnF

Un an plus tard, en 1870, le préfet Haussmann est renvoyé. Définitivement attaché aux grands travaux par le terme d’haussmannisation, il connaît une grande postérité. Au moment de l’achèvement du boulevard Haussmann en 1925, son nom refait surface dans la presse après sa mort, plus de trente ans après sa mort. Dans cet extrait du Ruy Blas, il est décrit comme un « urbaniste de génie ».

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Sihem Bella est professeure d’histoire-géographie (Académie de Lille) et travaille sur Alger au XIXe siècle dans le cadre d'une thèse en histoire contemporaine (IRHiS, Université de Lille). Elle est membre de l’APHG (Association des Professeurs d’Histoire-Géographie).

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