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« De Bonn à Berlin » : la question de la capitale de l’Allemagne

le par - modifié le 05/08/2020
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Début 1949, tandis que Berlin est toujours divisée en différents secteurs contrôlés par les Alliés, se pose une question décisive : si le pays devait être scindé en deux États, quelles seraient ses futures « capitales » administratives ?

Cycle : Il y a 70 ans naissait la RDA

70 ans de la RDA - 30 ans de la chute du Mur de Berlin

Avec Nicolas Offenstadt et un collège de spécialistes de la RDA, retrouvez jusqu’au 9 novembre une série d’articles pour réfléchir autrement à ce double anniversaire.

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Le blocus de Berlin du 24 juin 1948 au 12 mai 1949 pose de manière brutale la question de la future capitale de l’Allemagne : peut-elle être encore Berlin alors que la ville est devenue le symbole criant de la division de l’Allemagne et des Alliés ?

La presse française a rendu compte de cette question entre les mois de mai 1949, date de la création de la République fédérale d’Allemagne (RFA) à Bonn, et d’octobre 1949, moment de fondation de la République démocratique allemande (RDA) à Berlin-Est. C’est une presse polarisée du fait du contexte de guerre froide, mais aussi encore très sensible, quatre ans après la fin de la guerre, aux intérêts français en matière de sécurité. Dès lors, on peut s’intéresser à la manière dont certains journaux ont médiatisé pour leurs lecteurs de différentes sensibilités politiques la question complexe de la fixation d’une capitale pour l’Allemagne, alors que les perspectives d’une unité allemande semblent repoussées à un futur lointain.

Le 29 janvier 1949, L’Aube informe ses lecteurs de la création prochaine d’un État ouest-allemand, mais précise que, dans ce contexte, les « Russes semblent préparer une politique nouvelle en Allemagne ». Le quotidien démocrate-chrétien se montre très ouvert à l’actualité internationale. Maurice Schumann (1911-1998), le fondateur en 1944 du Mouvement républicain populaire (qu’il préside de 1945 à 1949), en est le directeur politique jusqu’en 1951. C’est un journal important, plus que son tirage modeste ne le laisse croire (entre 7 000 et 13 000 exemplaires durant toute sa période de parution de 1932 à 1951), en tant que vecteur d’une conscience catholique issue de la Résistance qui se veut au centre de l’échiquier politique. Or ce périodique suit de manière très précise les étapes de la création de la RFA, sans perdre de vue la question du statut de Berlin. Il note à ce sujet dans ce même numéro que les Soviétiques veulent reprendre les négociations avec les Occidentaux :

« Les observateurs londoniens pensent que ces faits peuvent être l’indice que les Russes chercheraient, au printemps, à reprendre les négociations sur le problème allemand avec les puissances occidentales, négociations dont le but serait de réunir les zones occidentale et orientale de l’Allemagne et de rendre à un Berlin unifié sa position de capitale effective d'une Allemagne intégrale. »

Rappelons que les Soviétiques, lorsqu’ils décident du blocus de Berlin en juin 1948, veulent faire pression sur les Alliés occidentaux pour qu’ils acceptent l’unification de l’Allemagne, alors que l’Allemagne occidentale se développe de plus en plus de manière distincte de la zone soviétique : les principales étapes de cette évolution séparée sont la constitution de la trizone (bizone anglo-américaine en janvier 1947, rejointe le 3 juin 1948 par la zone française), la réforme monétaire du 20 juin 1948 et l’introduction du nouveau Deutsche Mark, ainsi que l’intégration économique de l’Allemagne occidentale dans le bloc atlantique puisqu’elle bénéficie de l’aide du plan Marshall à la suite de la Conférence de Londres en février 1948 (réunissant États-Unis, Grande-Bretagne, France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg).

Les Soviétiques se retirent le 20 mars 1948 du Conseil de contrôle interallié de Berlin. En septembre 1948, un « Conseil parlementaire » (Parlamentarischer Rat) présidé par Konrad Adenauer s’attelle à Bonn à la préparation d’une constitution pour l’Allemagne occidentale, dont les travaux arrivent à terme au printemps 1949. Le blocus de Berlin a précipité la conclusion de l’Alliance atlantique (OTAN) le 4 avril 1949, qui certes n’intègre pas l’Allemagne occidentale à cette date (la RFA y adhère officiellement en mai 1955), mais renforce la cohésion militaire du bloc Ouest et est perçue comme une agression par  l’URSS.

Mai 1949 : La « constitution de Bonn » est votée

Début mai 1949, la constitution imminente d’un État d’Allemagne occidentale distinct pose ainsi deux questions épineuses : quelle capitale donner à ce futur Etat et quelle place réserver à Berlin-Ouest ? Ce sont ces enjeux que présentent la revue mensuelle culturelle Tropiques, diffusée dans l’Union française de 1948 à 1962, dans son numéro du 1er mai 1949. Ce périodique commente « les préparatifs de l’État allemand de l’Ouest » et note que « la coupure entre les deux Allemagne prend un caractère plus absolu que jamais » :

« Le 20 mars également, le “Conseil du peuple allemand”, création soviétique, votait un projet de constitution pour une République allemande de l’Est, ce qui était une réplique aux travaux poursuivis à Bonn et à Francfort.

Cette constitution doit s’appliquer non seulement à la zone soviétique d’Allemagne, mais aussi au secteur Est de Berlin, la ville étant désignée comme capitale du futur État oriental. »

Or, si Berlin-Est est destinée à devenir la capitale d’une future Allemagne de l’Est, la question de la capitale de l’Allemagne de l’Ouest n’est pas encore tranchée début mai 1949. En mentionnant les deux villes de Bonn et de Francfort-sur-le-Main, cet article traduit bien les hésitations des Allemands de l’Ouest.

L’Aube, le 7 mai 1949, soit quatre ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, consacre sa « Une » aux « Constituants de Bonn », qui « votent la création immédiate d’un gouvernement virtuel ». Mais l’illustration qui accompagne cet article est titrée : « La route de Berlin est libre ». La mention des deux villes sur la même page rappelle ainsi l’enjeu de Berlin-Ouest pour la RFA.

L’annonce de la levée du blocus pour le 12 mai 1949 a d’ailleurs constitué la « Une » de ce journal le 6 mai 1949. Le 9 mai 1949, ce quotidien confirme en première page que « la constitution allemande est adoptée à Bonn » (notons qu’il ne dit pas ouest-allemande, ce qui revient à ôter toute légitimité à la zone soviétique à parler pour l’Allemagne entière, une posture que va endosser la RFA), tout en redisant les hésitations planant sur la capitale du nouvel État :

« Le choix de la capitale de l’Allemagne occidentale a été réservé. Bonn et Francfort restent toutes deux sur les rangs. »

Bonn, en Rhénanie, est une ville de taille modeste en 1949 (elle compte environ 100 000 habitants). Elle représente l’Allemagne rhénane, catholique et démocrate, celle de Konrad Adenauer (1876-1967), le premier chancelier de la RFA du 15 septembre 1949 au 15 octobre 1963. La ville de Francfort, plus peuplée, fait figure de capitale économique de l’Allemagne occidentale. Mais c’est aussi le siège de l’administration de la bizone (les Français ayant de leur côté établi leur gouvernement militaire à Baden-Baden), et de ce fait Bonn apparaît comme une ville moins liée aux gouvernements militaires alliés.

Le 10 mai 1949, L’Aube fait œuvre de pédagogie et explique dans sa « Une » « ce qu’est la constitution fédérale allemande » : il s’agit de la Loi fondamentale votée le 8 mai (et promulguée le 23 mai 1949). Le journal insiste sur son caractère provisoire, justement parce que l’horizon de l’unité allemande à atteindre n’est pas abandonné. Il indique aussi que « Bonn serait choisie comme capitale ».

Le 11 mai 1949, enfin, il publie un encadré intitulé : « Bonn capitale » :

« Le conseil parlementaire s’est prononcé pour le choix de Bonn comme capitale du futur État fédéral. »

Portrait du futur chancelier de la RFA Konrad Adenauer, circa 1950 - source : WikiCommons
Portrait du futur chancelier de la RFA Konrad Adenauer, circa 1950 - source : WikiCommons

L’article de L’Aube indique le décompte du vote en faveur du choix de Bonn au sein du Conseil parlementaire (33 voix pour Bonn, 29 pour Francfort, 2 abstentions des communistes), signifiant qu’il s’agit d’une courte majorité. Pourtant, malgré ces atermoiements initiaux, Bonn s’impose très rapidement comme métonymie de la RFA. Le 12 mai 1949, les gouverneurs militaires américain, britannique et français approuvent la Loi fondamentale après quelques modifications, notamment sur le statut de Berlin-Ouest qui n’est pas considéré comme faisant partie du territoire fédéral. Dans la presse française, il est courant dès mai 1949 de parler de « Bonn » pour désigner le nouvel État ouest-allemand.

Octobre 1949 : Berlin comme autre capitale

Dans ce contexte, « Berlin pose un problème ». C’est ainsi que Carlo Schmid (1896-1979), ancien président du Land de Wurtemberg-Hohenzollern et élu vice-président du Bundestag le 7 septembre 1949 s’exprime le 2 octobre 1949 dans L’Aurore. Ce journal, issu de la Résistance (il commence à paraître dans la clandestinité en 1943), tirant à 90 000 exemplaires en janvier 1945 et devenu cinq ans plus tard l’un des trois ou quatre quotidiens les plus puissants en France après qu’il a absorbé plusieurs journaux de la Libération (comme France libre en 1948), publie en effet en « Une » les propos du social-démocrate ouest-allemand :

« Berlin pose un problème au monde et tout le monde le sait. C’est un point d’interrogation de 53 km de long, une épine dans le soulier du colosse russe qui peut l’empêcher de marcher ou l’obliger à ruer un jour dans ses brancards.

Berlin, c’est une île occidentale dans le nouveau monde oriental : c’est aussi le seul point de contact humain et non pas seulement diplomatique comme l’ONU entre deux civilisations. »

Or, début octobre 1949, la création d’un État est-allemand est imminente. Le 4 octobre 1949, L’Aube avertit ses lecteurs des évolutions politiques en zone d’occupation soviétique :

« Le congrès du Peuple, assemblée non élue de l’Allemagne orientale, se transformerait alors en diète populaire pour faire pendant au Parlement de Bonn. »

Le 5 octobre 1949, le journal précise :

« C’est vendredi que serait proclamée à Berlin la “République démocratique allemande”. »

On constate dès le début la construction d’une symétrie Bonn/Berlin-Est, fausse puisque le journal ajoute plus bas sur la même page : « Adenauer est le chancelier le plus acceptable pour la France, déclare M. Schumann ».

À l’opposé du spectre politique, le 7 octobre 1949, jour officiel de création de la RDA, L’Humanité publie un article signé par Pierre Durand intitulé : « De quelle Allemagne s’agit-il ? » informant de la création à Berlin d’un gouvernement est-allemand présenté comme « futur gouvernement démocratique allemand » (et non est-allemand, ce qui montre la légitimité reconnue à la RDA de parler au nom de toute l’Allemagne).

D’origine alsacienne, Pierre Durand (1923-2002) est entré en résistance en 1941, a adhéré au Parti communiste en 1942 et a fondé un groupe de Francs Tireurs et Partisans français à Lure (Haute-Saône). Devenu l’adjoint pour l’Est de Pierre Georges, le futur Colonel Fabien, il est arrêté le 10 janvier 1944 et déporté depuis Compiègne le 11 mai 1944 au camp de concentration de Buchenwald. Pierre Durand participe à la libération du camp le 11 avril 1945 et prononce le 19 avril 1945 en français le célèbre « serment de Buchenwald » devant les survivants (serment qui appelle à ne pas cesser le combat jusqu’à l’anéantissement du nazisme et du fascisme et à consacrer sa vie à lutter pour la construction d’un monde nouveau de paix et de liberté).

C’est avec cet arrière-plan biographique qu’il faut comprendre à la fin de son article son exhortation adressée aux communistes français à soutenir la nouvelle RDA :

« Il [le Parti communiste français] est tout disposé à établir de solides liens d’amitié et de confiance mutuelle avec les travailleurs allemands, avec les “simples gens” qui, outre-Rhin, comme dans le monde entier, luttent contre le fascisme et les faiseurs de guerre. »

Pierre Durand, résistant communiste déporté, circa 1970 - source : Asso Buchenwald
Pierre Durand, résistant communiste déporté, circa 1970 - source : Asso Buchenwald

La presse française est dès lors divisée sur ce qu’il convient de désigner comme la bonne et la mauvaise Allemagne. L’Humanité avait déjà publié le 3 octobre 1949 une brève en première page informant qu’une note soviétique aux Occidentaux dénonçait « la création du Reich de l’Ouest ». Le terme de Reich, qui se réfère volontairement au double héritage du Troisième Reich nazi (1933-1945) et du Kaiserreich (1871-1918), souvent associé dans les représentations germanophobes au militarisme allemand, est appliqué à la RFA vue comme la continuation d’un État fasciste. Cette accusation, qui participe du climat de la guerre froide, permet aussi de jouer sur les peurs et la germanophobie en France, qui sont loin d’être éteintes dans l’immédiat après-guerre.

Ainsi, même le journal L’Aube, qui soutient comme on l’a vu par proximité idéologique la RFA du démocrate-chrétien Adenauer, s’inquiète le 8 octobre 1949 des débats en cours à Bonn sur le choix d’un hymne fédéral, en s’effrayant de ce que la droite ouest-allemande ose proposer : « Deutschland über alles ». En 1949, la presse française, bien que polarisée, offre une interprétation des événements outre-Rhin qui reste sensible aux attentes des Français en matière de neutralisation du possible danger allemand.

Dans le face à face Bonn/Berlin-Est, quelle place réserver à Berlin-Ouest ? Le 9 octobre 1949, le quotidien communiste Ce soir (fondé par le PCF en 1937 dans le contexte du Front populaire et de la Guerre d’Espagne, et qui paraît jusqu’en 1953) annonce : « Berlin. 8 octobre. La République populaire allemande est née. Entrée en vigueur de la Constitution » sans distinguer Berlin-Est de Berlin-Ouest, ce qui constitue un message politique clair.

Dans ces conditions, Berlin pourra-t-elle redevenir un jour la capitale de l’Allemagne unifiée ? C’est la question que soulève ce même jour l’hebdomadaire catholique d’Auvergne, Le Semeur, créé en 1944, tirant à 10 000 exemplaires à cette date et dirigé par le chanoine Michel Payrard de 1944 à 1977. Certes la RFA ne cesse de rappeler dans les premiers temps de son existence le caractère provisoire de la capitale de Bonn et de la partition allemande : officiellement, elle n’abandonne pas le projet de la réunification, comme le dit d’ailleurs sa Loi fondamentale (Grundgesetz) – qui ne porte justement pas le nom de Constitution.

Le souhait de retrouver un jour Berlin comme capitale d’une Allemagne unie est notamment porté en RFA par Jakob Kaiser (1888-1961), le ministre des Affaires panallemandes de 1949 à 1957. Jakob Kaiser a un profil spécifique qui le sensibilise à cette question : résistant antinazi, c’est l’un des co-fondateurs de la CDU après 1945 en zone soviétique, qu’il quitte pour se réfugier en Allemagne occidentale.

L’Aube titre le 14 octobre 1949 : « Jakob Kaiser voudrait transférer le gouvernement de Bonn à Berlin », tout en précisant que « le gouvernement de l’Ouest n’établira aucun contact avec celui de l’Est ».

Quel peut être dès lors le statut d’attente de Berlin-Ouest pour la RFA ? L’Aube s’interroge le 19 octobre 1949 : « Berlin sera-t-il rattaché à l’Allemagne occidentale ? ». Berlin-Ouest, forte de ses quelque 2 millions d’habitants à cette date (face aux 1,2 million que compte Berlin-Est), reste liée à la RFA sans avoir le statut de Land. Une loi ouest-allemande dite de transition en 1952 va au plan législatif lier Berlin-Ouest à la RFA et permettre d’y installer des administrations fédérales. Mais la ville reste soumise au statut quadripartite et à la présence de soldats alliés.

À compter du 7 octobre 1949 donc, un face à face durable Bonn-Berlin est instauré. Le 16 octobre, Le Semeur constate : « Les deux Allemagne ont chacune un gouvernement. Est contre Ouest ». La partition est entérinée.

La veille, le 15 octobre 1949, L’Eclaireur de l’Ain avait titré : « De Bonn à Berlin » et exprimé surtout un point de vue français, préoccupé par des questions de sécurité et soucieux de rappeler la conférence de Potsdam (juillet-août 1945), dont les Accords ont placé la question allemande sous la responsabilité conjointe des Alliés :

« Il s’est créé en Allemagne une situation nouvelle qui rend urgente la tâche de rétablir l’unité allemande sous la forme démocratique et pacifique qui puisse assurer l’exécution par l’Allemagne des obligations que lui a imposées l’Accord de Potsdam. »

En 1990 : quelle capitale pour l’Allemagne réunifiée ?

Reste l’espoir un jour d’une réunification allemande, ressenti vivement en 1949 lors de la partition. Le 1er novembre 1949, L’Aube rapporte les propos de Theodor Heuss (1884-1964), fondateur du parti libéral FDP en 1948, président du Conseil parlementaire, devenu le premier président fédéral de la RFA de 1949 à 1959, qu’il adresse aux habitants de Berlin-Ouest :

« Berlin redeviendra la capitale de l’Allemagne unie. »

Ce souhait s’est réalisé lors du vote du Bundestag allemand du 20 juin 1991. Ce vote a été précédé de débats passionnés : fallait-il pour l’Allemagne réunifiée maintenir Bonn comme siège du gouvernement et du Parlement, ou transférer ces institutions majeures de la vie politique à Berlin ?

Le Traité d’unification du 31 août 1990 avait certes annoncé que Berlin redeviendrait capitale de l’Allemagne, mais ce statut symbolique n’avait pas entraîné lors de la réunification du 3 octobre 1990 le transfert des ministères et du Parlement.

C’est donc avec un décalage que ce vote a fait de Berlin la capitale politique de l’Allemagne réunifiée. Les débats ont porté moins sur la concurrence entre les deux villes que sur l’identité que devait affirmer la nouvelle Allemagne : se situer dans la continuité de la démocratie ouest-allemande de Bonn, ou bien assumer une nouvelle place géopolitique de pont entre l’Ouest et l’Est tant au plan intérieur qu’à l’échelle européenne. C’est la deuxième option qui l’a emporté par 338 voix pour les pro-Berlin contre 320 voix pour les pro-Bonn, montrant par là que la question du choix de la capitale politique de l’Allemagne était loin d’être tranchée d’avance.

On mesure l’ombre portée par plus de quarante ans de coexistence de deux capitales allemandes.

Marie-Bénédicte Vincent est historienne, maître de conférences en histoire contemporaine à l’École normale supérieure (ENS) depuis 2012.

Pour en savoir plus :

Françoise Mayeur, « L’Aube ». Etude d’un journal d’opinion. Paris, Colin, 1966 (Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques, n°144, préface de René Rémond, 236 p.

Mikhaïl Narinsky, « La crise de Berlin, 1948-1949 », in: Guerres mondiales et conflits contemporains, 2012/4, n°248, p. 121-140

Cyril Buffet, Nathalie Buffet, « Berlin ou l’Allemagne en capitale », in: Matériaux pour l’histoire de notre temps, n°55-56, 1999, p. 25-31